Il va sans dire que la conjoncture actuelle que traverse le pays représente un défi majeur pour les responsables du secteur de la jeunesse et ceux de la culture. D'un point de vue artistique et culturel, la prise en charge des potentialités juvéniles et la réponse aux sollicitations exprimées par cette couche qui vit mal ces bouleversements devraient constituer le point nodal de la politique dans les deux secteurs. Cela est d'autant plus impératif, que le ministère de la Culture a vu son budget 2012 rétrécir de plus de 14%, soit l'équivalent de 258 millions de dollars, comparativement à 2011 où le budget global était de 314 millions de dollars, sans compter l'enveloppe spéciale allouée à la manifestation «Tlemcen, Capitale de la culture islamique 2011». Un détail qui va influer sur les festivités et les manifestations traditionnelles locales, qui relèvent beaucoup plus de l'animation que de la stratégie de prise en charge de ces potentialités juvéniles bouillonnantes. Les jeunes ont besoin davantage de prise en charge spécialisée et d'attention particulière à travers des programmes ciblés et permanents, telle la réalisation de maisons de musique, d'ateliers d'apprentissage de métiers, notamment de réparation des instruments de musique, des maisons d'édition pour les talents en herbe, des stages en sonorisation et des métiers en relation avec l'art, etc. Autant de chantiers que le ministère de la Culture devrait prendre en considération et mettre en œuvre pour perfectionner son action sur le terrain.Mais c'est aussi la mission que les maisons de jeunes relevant de l'autorité du ministère de la Jeunesse et des sports tentent de remplir, autant que faire se peut. A Oran, les maisons des jeunes jouent un rôle important, depuis quelques années, dans l'animation et la prise en charge de cette catégorie. Des ateliers de musique sont créés et entretenus, notamment à travers la fourniture de matériels de musique, l'organisation de concours et de festivals à l'échelle locale, comme celui de la musique moderne qui a longtemps servi de tremplin pour les génies locaux.Actuellement, plusieurs groupes de musique exercent dans ces maisons de jeunes et participent même à des tournées dans le territoire national. Certains ont même franchi les frontières pour participer à des manifestations maghrébines et autres. Les maisons de jeunes jouent également un rôle de précurseur dans la naissance et la fédération de ces talents et leurs intégrations dans le sillage des spectacles et autres manifestations. L'échange interwilayas dans sa version jeunesse initié par la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) depuis des années a porté ses fruits et créé une dynamique au sein de groupes de jeunes en mal de perspective. Mais les ressources et les statuts dont dispose le secteur de la jeunesse ne lui permettent pas d'aller au plus profond et de fédérer le maximum de jeunes en attente de prise en charge et d'orientation.