Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Les conséquences du commerce informel sont nombreuses et se répercutent sur l'économie nationale et sur la vie quotidienne de la population. Ce phénomène, qui ne date pas d'aujourd'hui, a fait son apparition dans de nombreux pays. Les dispositions de lutte sont différentes d'un pays à un autre. Certains optent carrément pour la répression de ces commerçants alors que d'autres se penchent sur les raisons ayant facilité son apparition pour y remédier. Les réflexions dans ce cadre se poursuivent certainement ici et là pour trouver une solution finale à ce phénomène inquiétant. Dans notre pays, il semble que la politique de lutte contre le commerce informel existe depuis de nombreuses années. Cependant, son application sur le terrain est confrontée à de nombreux problèmes à cause de certaines lacunes. L'augmentation du nombre de chômeurs et du taux de déperdition scolaire a été à l'origine de l'apparition de nombreux vendeurs non réglementés, en l'absence de mécanismes visant à prendre en charge cette catégorie de la population en l'intégrant dans le monde du travail conformément à la réglementation en vigueur. Ces mécanismes, qui semblent exister à travers les nombreux dispositifs des secteurs de la formation professionnelle et de l'emploi des jeunes, viennent freiner l'amplification de ce phénomène, mais il reste à prendre en charge ceux qui ne peuvent pas en bénéficier pour diverses raisons et qui continuent de vivre par l'informel. Au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, le commerce informel continue d'exister en dépit des dispositions prises par les services concernés. Des vendeurs à la sauvette occupent la place là où ils veulent et les vendeurs de légumes et de fruits avec leurs charrettes sont visibles de tous et appliquent des prix très élevés. Ce qui veut dire qu'ils gagnent plus que les commerçants réglementés d'autant plus qu'ils ne paient pas d'impôts. Si on fait une petite comparaison entre les prix du marché de fruits et légumes de la ville de Bourached et ceux pratiqués par ces vendeurs au chef-lieu de la wilaya, on découvre qu'à Aïn Defla les produits de large consommation sont cédés à des prix très élevés et la différence varie entre 20 et 30 DA le kg. Cette grande différence a poussé de nombreux citoyens à s'interroger sur l'utilité de leur existence d'autant qu'ils ne sont là que pour augmenter les prix. D'après Toufik, un citoyen habitué des marchés, la présence de ces vendeurs illégaux a contribué grandement à l'augmentation des prix des produits. Selon lui, les services concernés doivent les chasser de la rue. De plus, ces commerçants s'installent n'importe où et polluent l'environnement urbain par les ordures qu'ils laissent à l'issue de leur journée de travail. Durant le mois de Ramadhan, ces vendeurs ont développé leur commerce informel et personne n'a bougé le petit doigt pour les rappeler à l'ordre. Par ailleurs, l'occupation des trottoirs par les nombreux commerçants qui exposent une partie de leur marchandise à l'extérieur a poussé les autorités locales à réagir. Des décisions de fermeture ont été établies pour de nombreux commerçants au chef-lieu de la wilaya dans le but de libérer les trottoirs qui sont des espaces pour les passants et non pour les commerçants. Ces décisions, qui n'entrent que dans l'application d'une loi déjà existante et très connue par les urbanistes et les autorités locales, ont été appréciées par une grande partie de la population qui peut maintenant circuler librement sur les trottoirs sans être obligée de passer par la chaussée dans le but d'éviter les tables et les chaises des cafétérias ou les différents produits exposés par les commerçants. Par ailleurs, si certains commerces demeurent encore informels dans cette wilaya, il semble que les services du commerce continuent leurs contrôles réguliers pour combattre ce phénomène. En somme, la lutte contre le commerce informel se poursuit toujours dans cette wilaya. Cependant, le meilleur moyen pour éradiquer ce phénomène est de rechercher les causes de son apparition et de les traiter dans le cadre d'une politique bien précise.