Une délégation du service européen d'action externe, composée de fonctionnaires et d'experts, était attendue hier après-midi à Alger, dans le cadre de l'évaluation des conditions de déploiement d'une mission d'observateurs des prochaines élections législatives en Algérie. Dans une déclaration à l'APS, Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a indiqué que cette délégation aura, durant son séjour, une série d'entretiens avec des représentants de différentes institutions publiques, ainsi qu'avec ceux des partis politiques et de la société civile. Toujours dans le cadre de la surveillance du prochain scrutin, des divergences de vues sont apparues chez les formations politiques s'agissant du rôle de la Commission nationale des magistrats dans la supervision des prochaines législatives. Selon des déclarations recueillies par l'APS, cette divergence se traduit par des positions divisées sur les prérogatives à accorder à cette commission en matière de supervision et de surveillance de l'opération électorale. A ce propos, le Parti des travailleurs (PT) a appelé, par la voix de Ramdane Taâzibt, membre dirigeant, à associer les représentants des partis et des candidats indépendants à la Commission nationale des magistrats, pour que ses décisions soient «crédibles et transparentes». Il estime que le mieux serait que cette commission prenne en charge les recours qui lui seraient introduits par les partis et les indépendants avant l'annonce des résultats. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, estime, quant à lui, que «cette commission doit assumer ses responsabilités envers l'électeur et les élus en passant du statut d'observateur à celui de superviseur». Et d'ajouter que «la commission est appelée à trancher en toute intégrité les recours des partis et des candidats indépendants», soulignant la nécessité de «confier l'annonce des résultats à la Commission nationale des magistrats au lieu du ministère de l'Intérieur». Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a affirmé de son côté que son parti «est pour l'attribution de prérogatives claires à la Commission nationale des magistrats qui doit s'élargir aux APW et APC», soulignant que la mission de cette instance «doit aussi accompagner l'opération électorale à partir de la date de convocation du corps électoral jusqu'à l'annonce des résultats». Concernant la position du Front de libération nationale (FLN) quant aux prérogatives de la commission et son rôle lors des prochaines élections, le chargé de l'information, Aïssa Kassa, a affirmé que le FLN «soutient la teneur de la nouvelle loi électorale, adoptée dernièrement par les deux Chambres du Parlement». Par ailleurs, le chargé des affaires juridiques du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelkader Abdelaoui, a estimé nécessaire que «la Commission nationale des magistrats supervise les différentes étapes de l'opération électorale et que les magistrats soient désignés par le président de la République au lieu du ministre de la Justice». De son côté, le chargé de l'information du mouvement Ennahda, Mohamed Hadibi, a affirmé la nécessité «de confier la mission de supervision des élections à la Commission nationale des magistrats, et que le ministère de l'Intérieur se charge de réunir les moyens humains et matériels nécessaires à cette commission». M. C.