Depuis quelques mois déjà, le wali d'Oran se livre à une course contre la montre pour faire livrer 14 nouveaux lycées et 11 nouveaux CEM dotés, tous, de cantines et d'espaces de détente, avant la prochaine rentrée scolaire 2012/2013. Il s'agit du système de demi-pensionnat que le wali voudrait généraliser en 2013 à l'ensemble des établissements scolaires. L'une des raisons qui a motivé cette décision du wali d‘Oran est, sans doute, cette information révélée en marge d'une visite de travail dans la daïra de Oued Tlelat. «Le système scolaire continu a permis d'éradiquer le phénomène de la violence scolaire dans les établissements qui l'ont adopté. La violence en milieu scolaire a baissé de 100% », a-t-il confié à la presse nationale.En fait, ce système a permis aux écoliers, surtout, d'éviter de traîner longtemps aux alentours des établissements scolaires et de limiter leur présence au sein même de l'établissement. Sur ce chapitre, on notera une pause d'à peine une heure après une intense activité dans les classes et autres laboratoires. Les élèves sont, ainsi, occupés à travers des cours intensifiés, et leur récréation se limite à la prise du déjeuner, sans avoir le temps de s'adonner à d'autres activités pouvant susciter des problèmes et autres accrocs. Pourtant, Oran était classée parmi les zones les plus dangereuses pour les écoliers. Les deux incidents qui ont coûté la vie à un écolier et un autre déchu du système scolaire dans l'établissement des Amandiers, ont confirmé cette sinistre réputation.Néanmoins, s'il y a eu ces deux décès enregistrés dans cette école, cela n'occulte pas l'ampleur de la violence qui couve dans la majorité des établissements scolaires de la wilaya. Et pour cause, le désengagement et la démobilisation totale du corps enseignants vis-à-vis de ces problèmes précis et l'absence d'encadrement adéquat concernant cette question ont compliqué la situation. Il y a une année, les responsables de l'éducation à Oran avaient annoncé le recrutement de plus de 1 200 adjoints d'éducation pour contrecarrer ces problèmes. Mais, il n'en est rien jusqu'à ce moment. «Je ne peux pas m'interférer dans un litige entre deux jeunes élèves. Ce n'est pas mon rôle. Il y a les éducateurs, et il y a aussi le censeur et les surveillants. Chacun doit faire son boulot. En plus, on craint de se retrouver dans des situations compliquées dans lesquelles nous sommes toujours les victimes», s'exclame une enseignante dans un lycée, qui avoue ne plus pouvoir gérer ce genre de situations. L'absence des services de sécurité aux alentours et devant les établissements scolaires jugés sensibles complique davantage la situation. L'incident survenu, il y a quatre jours à peine, devant un établissement scolaire et qui risque de coûter la vie à un parent d'élève venu chercher son enfant est l'illustration parfaite de cette situation dangereuse. Le parent d'élève a reçu une pierre à la tête, lancée par un ancien élève et qui était destinée à un surveillant. Le père est toujours dans le coma au service de réanimation du CHUO, selon les informations dont nous disposons.
Le noyau familial pointé du doigt «Le problème se situe beaucoup plus en amont. C'est-à-dire au sein du noyau familial. C'est là que couve la violence. Nous recevons des enfants complètement perturbés et très agités dans nos classes. Comment voulez-vous qu'on se comporte avec eux ? Est-ce qu'on doit leur apprendre les lettres et les chiffres ou les bonnes manières. Certains ont même besoin d'une prise en charge psychologique», s'insurge un directeur d'école primaire confronté quotidiennement à cette violence scolaire, certes infantile, mais qui implique, parfois, les adultes dans des situations explosives aux alentours de ces établissements scolaires. Le législateur et les responsables du secteur de l'éducation doivent se pencher, sérieusement, sur ces aspects ou plutôt sur ces failles importantes et déterminantes de notre système scolaire. L'absence de soins et de veille psychologiques dans les établissements scolaires doit être colmatée au plus vite. Cela permettra le recrutement de nos diplômés en psychologie et favorisera un dialogue et une prise en charge adéquate et adaptée des problèmes et fléaux posés.