Synthèse de Sihem Ammour A l'occasion de la clôture du colloque international sur l'imam Mohamed Ben Abdelkrim El Meghili, lundi passé à Tlemcen, les participant ont insisté dans leur recommandation sur la nécessité de publier et de diffuser tous les manuscrits, lettres et fetwas du cheikh «afin de les mettre à la disposition des universitaires et chercheurs pour une meilleure exploitation». Les manuscrits, dont le nombre est de 73, selon un spécialiste, l'universitaire algérien Mokaddem Mabrouk, «sont d'une importance capitale puisqu' ils traitent de divers thèmes relatifs au fiqh, à la religion, à la politique et qu'ils font de cet érudit, un homme aux dimensions multiples et une grande référence en la matière». Par ailleurs, les participants ont abordé, lors de la deuxième et dernière journée des travaux du colloque, organisé par le ministère des Affaires religieuses et Wakfs dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», certains aspects du parcours de l'imam Mohamed Ben Abdelkrim El Meghili et de sa pensée, comme celle ayant trait à la notion de l'Etat et ses institutions. Dans ce sens, le conférencier, Kacem Jakhani du Sénégal, a détaillé les orientations présentées par El Meghili aux divers sultans et émirs de son époque, dans le seul but d'assurer une bonne gouvernance des affaires publiques en instaurant une justice forte et une égalité entre toutes les couches sociales, et en s'imprégnant de la religion musulmane qui reste un facteur déterminant pour qu'un sultan ou émir soit à la hauteur de sa mission. Le professeur nigérian, Abdelghani Akouridi Abdelhamid, a cité, dans sa communication, les multiples ouvrages et livres nigérians qui parlent du Cheikh El Meghili qui a marqué cette région, et de son influence dans la propagation de la tarîqa kadiria en Afrique. Les intervenants ont également abordé, lors de cette journée, les positions politiques de Cheikh El Meghili en matière de sécurité d'Etat qui, selon lui, passe par la mobilisation de tous les moyens disponibles pour faire face à l'ennemi. Un conférencier a mis en avant les grandes capacités de ce visionnaire qui a fait construire, dans la région du Touat, une mosquée, une zaouia puis un atelier de fabrication d'armes et de munitions. D'autres intervenants ont évoqué les positions de ce savant et le combat qu'il a mené contre le pourrissement de la vie socio-économique dans la région du Touat. Pour rappel, le ministre des Affaires religieuses et Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, avait appelé, dimanche à Tlemcen, à approfondir la recherche et à mettre la lumière sur les aspects intellectuels et scientifiques chez l'imam Mohamed Ben Abdelkrim El Meghili Et-Tilimsani . Présidant l'ouverture des travaux du colloque international sur cet intellectuel, le ministre a mis en exergue la place dont jouissait Cheikh El Meghili à l'intérieur et à l'extérieur du pays, notamment dans certains pays africains comme le Mali, le Niger, le Nigeria, avant d'évoquer des positions historiques courageuses de cet homme de science. Le ministre avait également abordé des correspondances qu'entretenait Cheikh El Meghili avec des savants de son époque pour débattre de thèmes de Fiqh et de logique, en se référant à l'entretien qu'il a eu avec Djalal Es-Sayouti d'Egypte.