Le Sénégal et le Maroc sont les deux principales victimes du 1er tour de cette CAN. Le Sénégal parce que malgré des joueurs de la trempe de Souleymane Diawara, Demba Ba, Papiss Cissé, Mamadou Niang et leurs coéquipiers s'est fait sortir de la CAN 2012 dès les phases de poules : deux matches, deux défaites (contre la Zambie samedi 1-2 puis contre la Guinée Equatoriale hier sur le même score). Second mondialiste africain à être qualifié pour les quarts de finale en 2002 au Mondial nippon, le Sénégal a été le premier à quitter la compétition sur la pointe des pieds, la débâcle des deux Lions à la CAN au Gabon et en Guinée Equatoriale continue de défrayer la chronique. Grandissimes favoris, à l'entame du tournoi, les Lions de la Téranga et de l'Atlas ont sombré dès le premier tour de cette 28e édition de la CAN. C'est, donc, sans nul doute, la consternation de cette première phase. Grandissime favorite, la bande à Amara Traoré a ainsi raté son retour, après avoir été absente de l'édition de 2010 et, pis, avec un bilan comptable honteux : trois défaites, six buts encaissés et trois marqués. Ces prestations ont, en tout cas, confirmé que la sélection sénégalaise vivait davantage sur la qualité de ses joueurs que sur une réelle force collective. Ce constat vaut aussi pour la sélection du Maroc même si sa poule était difficile avec la présence de la Tunisie, du Gabon pays organisateur et du Niger. Les Lions de l'Atlas, en l'absence des équipes mondialistes, n'ont pas su profiter de cette aubaine. Can 2012 : le Maroc éliminé au premier tour Rien n'a marché pour les Lions de l'Atlas dans les grandes forêts du Gabon et de la Guinée Equatoriale. Après l'élimination des Lions de la Téranga par la Guinée Equatoriale, c'est un autre favori du nom de Lions de l'Atlas qui se fait éliminer par l'autre pays organisateur, le Gabon au terme d'un match totalement fou. En 13 minutes, le Gabon marque 3 buts et renvoie le Maroc à la maison. Il faut le dire, les Marocains, plongés dans leur rêve et leur costume de favoris, se sont retrouvés face à l'âpre et amère réalité de l'impuissance de leur sélection nationale, même si celle-ci a été superbement orchestrée par un Houcine Kharja irréprochable qui, buteur face à la Tunisie, a quand même été grandiose ce soir en inscrivant un doublé qui n'a servi à rien. Du côté des supporters, la déception est trop grande. Malgré l'énorme déception, Eric Gerets aimerait poursuivre sa mission à la tête de la sélection marocaine. «Il faut regarder la vérité en face, maintenant qu'on est éliminé et qu'on a joué une deuxième mi-temps indigne de l'équipe nationale du Maroc. J'ai commencé quelque chose que j'aimerais bien finir. Au milieu de la route, il y a un énorme échec. Si on me laisse faire mon travail, je reste. Si les dirigeants ne sont pas contents de mon travail, ils me le diront.» La prestation des deux sélections, après les trois matches qu`elles ont livrés, a été on ne peut plus vexatoire. Le jeu produit par des joueurs appartenant à une équipe dite favorite des favoris ne ressemblait qu`à une risible pantalonnade contrairement au football riche en intensité que ces derniers font voir dans leurs clubs respectifs. Le peuple encore dans la douleur n`en revient pas. Mais les Lions de la Téranga, eux, semblent avoir déjà fini de digérer le fiasco. Une question est au centre des préoccupations. Dirigeants, coach et joueurs, qui en sont les véritables responsables ? Ce qui traduit que depuis quelques années, il n'y a plus d'équipes en Afrique qui soient au-dessus du lot. Lesdites petites équipes ont fait des progrès considérables. Le petit pays du Niger, qui a pu éliminer l'Egypte, l'Afrique du Sud, a montré, sur le terrain, que son football a fait des progrès énormes. Au fil du premier tour, les présents au stade et les téléspectateurs donc ont vu des spectacles de qualité. Des matches joués par la sélection du Gabon ou de la Tunisie ont énormément fait plaisir. Le Ghana, quant à lui, a été décevant, il n'a rien montré de convaincant. Concernant la Côte d'Ivoire, sa composante est venue pour gagner la CAN, mais pas pour amuser la galerie. Elle en a les moyens Les bonnes surprises La Zambie, révélation de ce tournoi, a hérité du Soudan, une autre véritable révélation de cette CAN 2012. Cette équipe est composée de braves joueurs issus du championnat local et qui ont amplement mérité la qualification aux quarts de finale après avoir sorti l'Angola, comme l'affirme leur entraîneur : «Nous méritons d'être en quarts de finale. Nous avons l'une des équipes les plus jeunes de ce tournoi, avec 24 ans de moyenne d'âge. Mon équipe progresse avec une défaite, un nul puis une victoire, et je peux dire maintenant que mes joueurs ont pris le rythme de la compétition, même s'ils ont été défaits par la Zambie.» Son homologue Hervé Renard, entraîneur de la Zambie, a émergé du lot en produisant un football fluide et succinct, mené par des joueurs capables de renverser le match à n'importe quel moment. L'ancien adjoint de Claude Leroy sait bien à quoi s'attendre aujourd'hui face à la Côte d'ivoire, mais a indiqué que les Chipolopolos sont venus pour écrire une nouvelle histoire du football zambien en Guinée Equatoriale. La Zambie est la révélation du tournoi. Emmenée par un jeu de qualité, l'équipe d'Hervé Renard a déjoué tous les pronostics pour finir en tête du groupe D. On a remarqué le changement de jeu qu'il y a eu lorsque le coach a procédé aux modifications d'effectif. De nouvelles têtes sont parues sur la pelouse, encore fraîches, qui ont été d'un apport bénéfique, car elles ont encouragé les quelques personnes présentent dans les gradins. A 21 ans, Emmanuel Mayuka, le joueur des Young Boys Berne, est une des révélations de cette CAN 2012. Mais l'attaquant de la Zambie refuse de s'enflammer au moment d'affronter la Côte d'Ivoire en finale. «La clé, c'est de jouer notre jeu, d'essayer de marquer comme dans tous les autres matches. On voit bien ce qui se passe aujourd'hui. A titre personnel, finir meilleur buteur, c'est un rêve. Comme pour tous les attaquants. Mais l'équipe passe avant tout.» Equipe très disciplinée sur et en dehors des terrains, l'équipe est soumise à un régime draconien, mais une bonne ambiance règne au sein du groupe, qui tire sa force de sa solidarité. A 43 ans, Hervé Renard, le play-boy des bancs de touche a emmené sa Zambie en finale de la CAN 2012. Il n'a, cependant, rien changé à ses habitudes. Très à cheval sur la discipline du groupe, il n'a pas hésité à le faire remarquer à Clifford Mulenga. Le milieu de terrain international avait été exclu par le sélectionneur Hervé Renard pour raison disciplinaire avant le quart de son équipe contre le Soudan (3-0). Alors que son contrat expirait en juin, le joueur des Celtic Bloemfontein a renouvelé son contrat avec le club sud-africain, et garde un œil attentif sur le parcours de ses coéquipiers «Pour l'instant, je préfère me taire, en signe de respect envers mon équipe et mon pays. Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé, et la seule chose que je puisse faire, sera de donner ma version de l'histoire (de son exclusion ndlr) mais après la fin du tournoi», a expliqué le joueur de 24 ans. Le Gabon est l'autre bonne nouvelle du tournoi. Le pays organisateur, dans l'inconnu avant le coup d'envoi, s'est découvert une équipe offensive qui passionne le public depuis ce second match complètement fou contre le Maroc (3-2). Pour le reste, le Gabon vous redit M'Bolo ! (ndlr, Akwaba). C. C.