Au cours d'une rencontre d'évaluation du programme MEDA II d'appui à la justice, organisée hier par le ministère à Alger, le directeur du projet, M. Salah Rahmani, a affirmé que «les premiers résultats du programme MEDA II sont à la hauteur des objectifs fixés». A l'ouverture des travaux de la 2ème session du comité de suivi du programme d'appui à la réforme de la justice, ce responsable a dit que les premiers résultats obtenus durant les 30 mois de gestion sont des réalisations concrètes par composante d'activité, à savoir la formation judiciaire, la modernisation des systèmes d'information et l'organisation judiciaire. Concernant la formation des ressources humaines, un vaste plan de formation continue et de recyclage des connaissances a été réalisé, et près de 1 000 cadres, entre juges, procureurs de la République, greffiers, notaires, avocats et huissiers de justice, ont bénéficié de cycles de formation. Ces cycles de formation se sont déroulés en Algérie et en Europe, principalement en Espagne. D'ailleurs, cette formation spécifique de magistrats et de greffiers a permis l'affectation de ces derniers à quatre nouveaux tribunaux pénaux régionaux à compétence territoriale étendue. Pour ce qui est de la modernisation, l'assistance technique européenne a concerné quatre activités : l'acquisition de matériels informatiques et bureautiques et la mise en place d'un système national de communication et d'information couvrant plus de 400 sites judiciaires. M. Rahmani a souligné que ces réalisations ont eu «un impact positif» sur le fonctionnement du service public de la justice, citant, à ce sujet, le renforcement technique du service «guichet unique» du tribunal et de la cour qui a permis l'amélioration des prestations quotidiennes fournies aux citoyens. Il a également affirmé que la mise en service prochaine du système de communication VSAT augmentera les performances des réseaux informatiques. Des difficultés ont, tout de même, été rencontrées. Il s'agit principalement, selon le directeur du projet de MEDA II de la contrainte inhérente au délai imposé par la passation des marchés de fournitures et de services, de l'instabilité dans le temps des experts internationaux et de la discontinuité de l'assistance technique. Ce qui a entravé quelque peu la mise en œuvre en temps opportun de l'organisation judiciaire et de la formation professionnelle. Et donc de l'inemploi de tous les fonds consentis par la Commission européenne. Dans ce contexte, il a indiqué que le ministère de la Justice a formulé une demande à la délégation de la Commission européenne en Algérie, appuyée d'une étude chiffrée à objectifs précis en vue d'une prolongation, de quelques mois, de l'assistance technique européenne. L'objectif de cette demande est de «compléter et de consolider les premiers résultats et de rendre plus efficace l'aide de la Commission européenne», a expliqué l'expert. La représentante de la délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Agnès Guillaud, a exprimé sa satisfaction de voir «la partie essentielle du projet réalisée», soulignant néanmoins qu'il reste encore des activités à consolider telles que la modernisation. Elle a également indiqué que le programme d'assistance à la réforme de l'administration pénitentiaire commencera incessamment. Le secrétaire général du ministère de la Justice, M. Messaoud Boufercha, est également intervenu pour mettre l'accent sur l'impact «positif» du projet MEDA II sur le système judiciaire. Rappelons qu'au programme de MEDA II figurent plusieurs interventions sur trois volets et que le montant du financement européen s'élève à 15 millions d'euros, en plus des 2 millions dépensés par l'Algérie. H. Y.