La vague d'intempéries qui affecte depuis quelques semaines certaines régions du pays ne semble pas sur le point de s'arrêter. Pour d'aucuns, c'est de loin l'automne le plus meurtrier que l'Algérie ait connu depuis longtemps. Au même titre que Ghardaïa, Tébessa, Djelfa et Médéa, la wilaya de Béchar (un peu plus de 1 000 km au sud-ouest d'Alger) est affectée par cette vague de pluies torrentielles. Au moins huit personnes sont mortes, la plupart par noyade, consécutivement aux importantes averses enregistrées mercredi et jeudi derniers, faisant craindre le pire aux habitants, il est vrai encore sous le choc de ce qui s'est passé, deux semaines plus tôt, dans la capitale du Mzab. Selon la cellule nationale de crise, installée au lendemain des inondations de Ghardaïa, ce bilan pourrait s'alourdir. Plus loin de Béchar, et beaucoup plus au Nord, plus exactement dans la wilaya de Aïn Témouchent, les pluies torrentielles ont obligé les autorités à procéder au relogement de 22 familles dans la commune de Aïn Kihal, distante de 15 km du chef-lieu de wilaya. Selon le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Aïn Témouchent, ces familles, suite à l'inondation de leurs maisons, ont été recasées au centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de cette localité. Des médicaments, des produits alimentaires, des couvertures et autres literies ont été mis à leur disposition. Suite à cette catastrophe, une cellule de crise a été mise en place au siège de la wilaya de Aïn Témouchent dans le but d'évaluer les dégâts et d'arrêter la stratégie à adopter en matière de secours. Par ailleurs, le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Aïn Témouchent a fait état de l'effondrement du pan d'un mur du stade communal de Aïn Kihal. Dans la commune de Oulhaça, située, elle, à 28 km au nord-ouest de Aïn Témouchent, la Protection civile et la Gendarmerie nationale ont procédé à l'évacuation de quatre autres familles suite à l'inondation de leurs maisons. La plupart de ces familles ont été recasées chez des proches. Dans la commune de Aïn Tolba, à environ 15 km de Aïn Témouchent, trois personnes, emportées par les eaux de l'oued Sidi Slimane ont été secourues par la Protection civile qui les a évacuées, pour soins, vers l'hôpital de la ville de Aïn Témouchent. Les transports ferroviaires ont également été touchés par le mauvais temps dans la mesure où le train de voyageurs Aïn Témouchent-Oran a dû s'arrêter entre les communes d'El Amria et Hassi El Ghella, bloqué par la boue que les fortes précipitations avaient charriée sur la voie. Il a été tracté par la suite par une locomotive jusqu'à la gare d'Oran. Concernant la circulation routière au niveau des différents axes de la wilaya de Aïn Témouchent, le moins que l'on puisse dire est que cette dernière a été fortement affectée par ces intempéries. Plusieurs routes nationales et chemins de wilaya ont été coupés à la circulation. C'est le cas des RN 2, reliant Aïn Témouchent à Oran, et de la RN 35 reliant Aïn Témouchent à Tlemcen. Des dégâts considérables ont été enregistrés, à l'image de la détérioration de plusieurs ouvrages, outre l'arrachement du bitume, d'avaloirs, de poteaux électriques, de téléphone, ainsi que des arbres. B. L.