Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé, hier, une prochaine réorganisation des infrastructures commerciales pour répondre autant aux exigences de la ménagère que des professionnels, notamment les marchés de fruits et légumes, et éliminer les marchés informels. M. Benbada, qui a annoncé le lancement prochain d'études pour la mise en place d'un schéma directeur national des infrastructures commerciales, a souligné que la réorganisation à l'échelle nationale des marchés, qui devra intégrer tous les opérateurs, «s'impose aujourd'hui comme priorité absolue». Il a précisé, lors d'une rencontre avec la presse, que ce schéma directeur permettra de mettre en place «un circuit de distribution où les ménages trouvent des lieux d'achats à la hauteur de leurs exigences, alors qu'opérateurs, producteurs et importateurs auront un espace d'échanges, de libre et loyale concurrence et où l'Etat met en place un outil de régulation et de contrôle efficace». Selon M. Benbada, en raison de l'insuffisance d'infrastructures commerciales adéquates, des marchés de fruits et légumes anarchiques se sont développés et installés au milieu d'habitations, sur des terrains vagues, et surtout dans des lieux incommodes et dangereux. «Un équilibre fragile du marché s'est créé puis installé sous cette forme et il s'est constitué comme principale voie d'approvisionnement des consommateurs et des ménages», a-t-il dit, relevant la nécessité de reconvertir les lieux informels par leur intégration dans des lieux salubres, dignes et offrant toutes les conditions d'hygiène et de sécurité.Sur le plan réglementaire, M. Benbada a relevé l'insuffisance des textes régissant le secteur, et a souligné qu'un projet de décret portant modification de certaines des dispositions du décret exécutif fixant les conditions et les modalités d'implantation et d'aménagement des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales, vient d'être lancé. Ces modifications visent un meilleur encadrement juridique pour l'ensemble des marchés de gros, sans distinction et intégrant les trois familles de produits : fruits et légumes, produits alimentaires et produits industriels. La contribution à la réalisation de nouvelles infrastructures commerciales et au réaménagement de certaines structures existantes a été pris en charge et un financement de quatre milliards de DA a été dégagé par le ministère des Finances, a-t-il dit.Les besoins exprimés par les walis en matière d'infrastructures commerciales portent, selon le ministre, sur la nécessité de réaliser 1 547 projets pour un montant global de près de 38 mds de DA. «Devant l'ampleur de ces besoins, une partie du financement peut être prise en charge par une contribution de l'Etat dans le cadre des 10 milliards de DA octroyés au secteur au titre du programme quinquennal 2010-2014 sous forme d'un montage financier avec les collectivités locales», a-t-il ajouté. Par ailleurs, un programme de réhabilitation de 32 marchés de gros avec une enveloppe financière de 3,7 mds de DA a été lancé. APS