Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) organisera aujourd'hui un symposium consacré aux différentes politiques économiques adoptées et suivies par l'Algérie post-indépendance. Le FCE en fera une évaluation, proposera des solutions de rechange, estimant qu'une économie hors hydrocarbures est tout à fait possible. La politique actuelle, marquée par une frénésie en matière de dépenses, le FCE souhaite y imprimer de la «cohérence». L'organisation patronale, que dirige Réda Hamiani, note également que l'effort d'investissement sans précédent (40 à 45% du PIB) qu'est en train de faire la Nation, ces dernières années, doit être mieux ordonné et adossé à des objectifs de développement plus clairement formulés, pour qu'il donne lieu à des niveaux de croissance économique plus ambitieux que les «2-3%» qui sont réalisés aujourd'hui. Elle relève par ailleurs que la disponibilité de ressources financières, procurées par une conjoncture exceptionnellement favorable sur le marché international des hydrocarbures, devrait servir en priorité à «préparer l'avenir» et non à justifier des dépenses «inefficaces» ou «inopportunes». Le FCE recommande de commencer d'abord à fixer à la politique économique nationale une «perspective claire», en termes de «diversification progressive» du système de production et d'exportation, marqué par son «excessive dépendance» à l'égard du secteur des énergies fossiles. L'abondance de ressources, au présent, semble faire «écran» à l'analyse «lucide» et à l'urgence absolue qu'il y a à commencer à préparer l'économie nationale à des échéances incontournables, celles d'un amenuisement, certes progressif mais inscrit dans les chiffres, des réserves nationales d'hydrocarbures et de la rente qu'elles ont procuré jusqu'à maintenant et qui sert à financer la croissance aussi bien que les besoins les plus essentiels de la population, constate l'organisation patronale. Aussi, elle relève qu'il est «nécessaire» de faire une rétrospective des politiques de développement suivies par notre pays depuis 1962, avec leurs «forces» et leurs «faiblesses», leur «succès» ou leur «échec». Le Forum des chefs d'entreprise considère surtout que, face à des enjeux évidemment complexes, la réflexion au sujet de la politique de développement devra impliquer nécessairement tous les acteurs concernés. Il ajoute que l'ouverture la plus large du débat sur l'épuisement inévitable des réserves, jusque-là confiné dans des cercles fermés de politiques ou d'experts, apparaît comme une nécessité de tout premier ordre pour l'ensemble des acteurs économiques nationaux. Y. S.