Le Forum des chefs d'entreprises prévoit d'organiser, les 5 et 6 mars prochain, un grand symposium sous le thème “De l'urgence d'une nouvelle politique économique moins dépendante des hydrocarbures”, qui sera consacré à l'évaluation des différentes politiques économiques suivies par l'Algérie depuis son accession à l'indépendance politique, et des expériences de développement auxquelles elles ont donné lieu. Trois panels, animés par des économistes et des chefs d'entreprises, sont prévus. Le premier panel sera consacré à l'inventaire des “50 ans de l'économie algérienne, histoire, état des lieux”. Le deuxième sera centré sur l'impasse à laquelle peut conduire l'état de nos ressources en réduction par rapport à la demande sociale en explosion. Le troisième panel traitera du secteur privé comme moteur de la croissance. Le Forum des chefs d'entreprises “a voulu placer ce symposium dans le contexte solennel du cinquantenaire de l'accès de l'Algérie au statut d'état indépendant”, rappelant qu'au lendemain d'une indépendance politique arrachée de haute lutte, le défi majeur qui confrontait le pays en 1962 était celui de garantir son développement économique, de combattre la pauvreté et la précarité et d'assurer une vie décente à l'ensemble de la population algérienne. “Ce défi est, certes, plus que jamais d'actualité. Mais, en la matière, force est de reconnaître qu'une forme de désillusion semble frapper aujourd'hui les acteurs économiques nationaux et que les politiques conduites jusque-là ont mené à l'impasse”, souligne le FCE. C'est pourquoi il est nécessaire, affirme le Forum des chefs d'entreprise, “de faire une rétrospective des politiques de développement suivies par notre pays depuis l'année 1962, avec leurs forces et leurs faiblesses, leur succès ou leur échec”. Pour le FCE, il s'agira aussi de faire le point sur les ressources disponibles ou potentielles en matière d'hydrocarbures, sur l'horizon le plus réaliste possible en matière de capacités d'exportations et de capacités de financement du développement économique national, tenant en compte non seulement le niveau des réserves mais également les besoins d'un marché interne en très forte croissance. L'analyse et le débat porteront sur une demande sociale en termes d'éducation, de santé, d'emplois, etc., dont la satisfaction va devenir de plus en plus préoccupante, en relation avec la croissance démographique et les exigences de plus en plus complexes d'une population en prise directe avec les mutations de plus en plus rapides du monde contemporain. Des expériences plus efficaces tentées par d'autres pays à travers le monde seront examinées “en essayant de mettre en exergue certains des aspects les plus marquants qui ont contribué à leur succès”. À cet égard, des pays comme la Malaisie, la Géorgie et la Corée du Sud peuvent inspirer ce qui peut être engagé en Algérie. Ces pays ont en effet réussi de façon exceptionnelle leurs réformes pour offrir à leur économie les conditions d'une croissance forte et soutenue. Si ces pays ont réussi des réformes aussi profondes, il n'y a aucune raison pour que l'Algérie n'en fasse pas aussi bien, sinon mieux. Et cela, d'autant plus que nous avons des atouts que ces pays n'ont pas : des ressources financières importantes qui permettent d'aller encore plus vite. Le Forum des chefs d'entreprise estime que “face à des enjeux nécessairement complexes, la réflexion au sujet de la politique de développement devra impliquer nécessairement tous les acteurs concernés”. En tant qu'association regroupant des chefs d'entreprises, il considère qu'“une des exigences premières d'efficacité passe par la reconnaissance du rôle éminent de l'entreprise comme source de la création de richesses et, partant, de la nécessité absolue de placer celle-ci au centre de toute politique économique”. M R