Après un peu plus d'une année de travaux de rénovation, l'hôtel El Aurassi reprendra du service en abritant les 14 et 15 mars un important symposium consacré à l'économie algérienne. Organisée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE), cette grande rencontre ayant pour thème «De l'urgence d'une nouvelle politique économique moins dépendante des hydrocarbures», ambitionne de dresser un état des lieux aussi exhaustif que possible de notre économie et de formuler en connaissance de cause 50 actions à entreprendre en vue de la remettre sur les rails. Le nombre d'actions arrêté à 50 n'est, évidemment, pas limitatif. Il n'a été retenu, nous apprend le président du FCE, qu'en raison de la symbolique du cinquantième anniversaire de l'indépendance de notre pays. Plus de 400 personnes prendront part à cette rencontre, le Forum des chefs d'entreprises ayant tenu pour marquer l'importance de l'événement à y associer le maximum d'acteurs économiques (chefs d'entreprises, responsables d'associations patronales et de syndicats de travailleurs), des économistes et experts de renom en provenance de nombreuses universités et grandes écoles du pays, des responsables de banques et institutions financières, des membres du gouvernement et, sans doute, des diplomates en poste à Alger. Le bilan qui sera établi et les mesures de redressement qui seront proposées à l'issue du symposium arriveront évidemment à point nommé au moment où la campagne électorale pour les législatives battra son plein. Les partis et les candidats en course trouveront, en effet, en ces 50 propositions de quoi enrichir leurs programmes électoraux et alimenter les débats sur la relance économique qu'ils animeront lors des meetings électoraux. Tous les cadres de partis politiques que nous avons interrogés sur l'opportunité de ce symposium étaient effectivement unanimes à reconnaître l'utilité de ce sommet économique convoqué par le Forum des chefs d'entreprises, tant l'état de notre économie a atteint un état de déliquescence avancée auquel il est urgent de remédier pour le salut de la nation. Statu quo politique, dérives économiques ! La tâche primordiale du prochain gouvernement devrait, si nécessaire, ne se concentrer que sur la mise en œuvre de ce train de mesures de redressement arrêté par le symposium, tenait même à nous préciser un de ces cadres qui considère, à juste titre, que l'avenir du pays va précisément se jouer sur la capacité ou non du gouvernement issu des prochaines législatives à mettre en œuvre ces mesures dont nul ne peut contester le bien-fondé. La prise de conscience quasi unanime chez tous les acteurs économiques et politiques que nous avons interrogés est que notre économie est à un stade de dérive telle qu'elle constitue une menace pour la stabilité du pays, pour sa souveraineté et, pire encore, pour le maintien de la cohésion sociale. Il est, par conséquent, temps de revoir les choses en impliquant tous les acteurs concernés de près ou de loin par cette reprise en main de notre économie. Trois panels pluridisciplinaires seront chargés de proposer, avec le concours de l'auditoire, les éclairages et les remèdes possibles à la crise de gouvernance qui affectent gravement notre économie. Le premier panel, intitulé «50 ans de l'économie algérienne, histoire, état des lieux, perspectives et droit d'inventaire» et le deuxième – qui sera centré sur l'impasse à laquelle peut conduire la modicité de nos ressources par rapport à la demande sociale en explosion – sont programmés pour la journée du mercredi 14 mars 2012. Le troisième panel, ayant pour thème «Le secteur privé, moteur de la croissance», se tiendra le 15 mars. Le détail des 50 mesures de redressement sera arrêté à l'issue du symposium. Un document sera publié à l'effet d'être porté à la connaissance des plus hautes autorités du pays ainsi qu'à l'ensemble des acteurs politiques et économiques du pays, apprend-on d'une source proche du FCE.