L'opposition syrienne, regroupée sous le conseil national syrien CNS, semble avoir le plus grand mal à parler d'une seule voix et d'unifier ses positions. Trois personnalités du Conseil ont présenté leur démission en raison de «divergences» et de «l'inefficacité» du CNS. Les opposants, Haitham al-Maleh et Kamal al-Labwani, ainsi que la militante pour les droits de l'Homme, Catherine al-Telli, se sont retirés au moment où l'opposition montre des signes de divergences. Les options de l'intervention étrangère ou de la militarisation de la contestation sont au cœur des divergences. Maleh a justifié sa décision en évoquant «le manque d'harmonie et l'absence de travail institutionnel» au sein du CNS, principale coalition de l'opposition, ainsi que «le monopole des opinions par Burhan Ghalioun», président du conseil. Le président du CNS, personnalité syrienne respectée, est souvent au centre de controverses à cause de ses prises de position. Mme Telli a également dénoncé, de son côté, «l'inefficacité» du conseil «à cause de certaines personnalités et courants politiques». La fragmentation de l'opposition devient un élément inquiétant dans une crise syrienne plus que jamais dans l'impasse. Sur le plan diplomatique, Moscou déploie une pression perceptible envers Damas. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a critiqué le président syrien Bachar al-Assad pour les «gros retards» à appliquer des réformes afin de tenter de mettre fin au conflit. Lavrov a, en outre, souligné que Moscou ne défendait «pas le régime» syrien «mais la justice». «C'est au peuple de décider qui doit être au pouvoir en Syrie. Nous ne défendons pas le régime mais la justice, le droit souverain des Syriens à faire eux-mêmes un choix de manière démocratique», a déclaré Lavrov à la Douma, chambre basse du Parlement russe. «Nous sommes pour un cessez-le-feu immédiat et coordonné par toutes les parties sous un contrôle international impartial», a tenu à expliquer Lavrov, réitérant la position de la Russie. Le chef de la diplomatie russe a également indiqué que les armes vendues par la Russie à la Syrie n'étaient pas utilisées contre les civils. «Nous ne livrons pas à la Syrie des armes qui sont utilisées contre les manifestants, les civils. Ce que nous vendons à la Syrie, ce sont des armes indispensables pour la défense nationale, la sécurité nationale», a-t-il ajouté. La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, a déjà bloqué deux résolutions des Occidentaux condamnant Damas. Moscou a également rejeté, la semaine dernière, un nouveau texte américain au Conseil de sécurité chargeant Damas. M.B/Agences