Al Assad entre la survie de son régime et la volonté des monarchies du Golfe et de Occident d'avoir sa peau Défection de trois personnalités du CNS en raison de divergences et de son inefficacité. Toujours aucune précision quant à la réponse d'al-Assad à l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie. Kofi Annan a cependant, reçu une réponse des autorités syriennes à ses propositions pour régler la crise, a annoncé hier l'ONU dans un communiqué. «L'envoyé spécial conjoint pour la Syrie, Kofi Annan, a maintenant reçu une réponse des autorités syriennes», indique le communiqué sans préciser la teneur de cette réponse. Kofi Annan devait faire une déclaration hier à Genève où il réside habituellement. L'émissaire de l'ONU avait annoncé dimanche avoir présenté au président al-Assad «une série de propositions concrètes». Il avait précisé que ses entretiens à Damas étaient centrés sur la nécessité «d'un arrêt immédiat des violences et des meurtres, d'un accès aux organisations humanitaires et d'un dialogue». Tout en réitérant sa position quant à la crise syrienne, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a, pour sa part, déclaré hier lors d'une séance de questions-réponses à la chambre basse du Parlement (Douma), «Malheureusement, tous nos conseils, et de loin, n'ont pas été suivis d'effet, et n'ont pas toujours été mis en pratique en temps voulu, loin de là», a-t-il ajouté. Contrairement aux attentes des Occidentaux, cette déclaration n'a rien d'une critique susceptible de faire pivoter la position russe. Le régime de Bachar al-Assad a «introduit de bonnes réformes qui renouvellent le système et l'ouvrent au pluralisme, mais cela est fait avec un gros retard». a cependant déploré Lavrov. «Notre objectif, c'est d'arriver à la paix en Syrie, de sauver des vies, d'éviter une explosion interconfessionnelle dans la région du Proche-Orient», a-t-il souligné. Il a toutefois rappelé que Moscou ne défendait «pas le régime» syrien de Bachar al-Assad «mais la justice». «C'est au peuple de décider qui doit être au pouvoir en Syrie. Nous ne défendons pas le régime mais la justice, le droit souverain des Syriens à faire eux-mêmes un choix de manière démocratique», a déclaré Lavrov. Il a également indiqué que les armes vendues par la Russie à la Syrie n'étaient pas utilisées contre les civils. «...Ce que nous vendons à la Syrie, ce sont des armes indispensables pour la défense nationale, la sécurité nationale», a-t-il ajouté. Une mise au point faite par le Premier ministre russe en réponse aux protestations de certains pays occidentaux, qui dénoncent la décision russe de continuer à vendre des armes à la Syrie. Sur le terrain, le régime de Bachar al-Assad a repris hier le contrôle total de l'important fief rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, au terme d'un assaut de quatre jours où les violences ont fait au moins 10 morts. Face à la réticence de la communauté internationale à armer les rebelles, les militants ont avancé de nouveau le manque d'équipements pour expliquer ce revers. «L'ASL a préféré se retirer. Tout le monde sait qu'elle est incapable de faire face à (la puissance de feu) de l'armée», a indiqué Noureddine al-Abdo, un militant local, précisant que l'armée poursuivait hier ses arrestations. Sur le plan politique, le régime a annoncé mardi la tenue de législatives le 7 mai. Ces élections, prévues initialement en septembre 2011, avaient été reportées en raison des réformes annoncées par al-Assad, dont une nouvelle Constitution mettant fin à la primauté du parti Baas au pouvoir et approuvée fin février lors d'un référendum. De son côté, le Conseil national syrien (CNS), qui réunit les principaux mouvements de l'opposition, enregistrait la défection de trois personnalités. Haitham al-Maleh, Kamal al-Labwani et Catherine al-Talli ont annoncé sur leur page Facebook qu'ils claquaient la porte en raison de divergences et de l'inefficacité du CNS. Un an, jour pour jour, après le déclenchement de la révolte syrienne, le régime d'al-Assad est toujours au pouvoir alors que la révolution, qui se voulait pacifique au début, refusant toute ingérence étrangère, n'a pas réussi à renverser le régime.