Par définition, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire qui touche le système nerveux central (le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière). Cette maladie altère la transmission des influx nerveux et se manifeste par des symptômes très variables, entre autres : engourdissement d'un membre, troubles de la vision, sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, troubles des mouvements. La SEP évolue par poussées qui, au bout de quelques années, laissent des séquelles pouvant devenir très invalidantes. Cette maladie auto-immune chronique, décrite pour la première fois en 1868 par le neurologue français Jean-Martin Charcot, est causée par un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux. Cependant, et fait encore inexpliqué, il y a deux fois plus de femmes que d'hommes atteints par cette maladie. Cette pathologie constitue un problème majeur de santé publique puisqu'elle touche le plus souvent des personnes âgées entre 20 ans et 40 ans. Nos spécialistes neurologues affirment que 10 000 cas de sclérose en plaques ont été diagnostiqués en Algérie. Mais qu'en est-il du traitement ? Tourné vers la recherche et le développement de molécules innovantes, le laboratoire suisse Novartis compte mettre très prochainement à la disposition des praticiens et des patients algériens un nouveau médicament dont le principe actif est le Fingolimod permettant d'atténuer les symptômes et de ralentir la progression de la maladie. La collaboration continue et fructueuse de l'équipe médicale Novartis en Algérie, constituée de sept médecins qui travaillent en partenariat étroit avec nos experts et sociétés savantes s'est concrétisée, la semaine dernière, par la tenue d'une réunion scientifique à laquelle ont participé des experts algériens et étrangers. Cette rencontre, organisée par le laboratoire Novartis, a permis aux participants de discuter du diagnostic de la SEP et des nouveautés en matière de thérapie. Novartis actuellement 3e leader mondial de l'industrie pharmaceutique devrait atteindre, dans les 3 ans, la place de n°1 et ce grâce à un riche portefeuille de produits innovants. La sclérose en plaques affecte près de 2,5 millions de personnes dans le monde. Cette maladie touche les sujets jeunes et cause différents épisodes successifs d'inflammations, appelés «poussées», au niveau du système nerveux central entraînant des «troubles visuels», «moteurs» et «sensitifs d'équilibre», a expliqué le Pr. Mahmoud Ait Kaci, chef de service neurologie à l'hôpital Ait Idir (Alger), présent à cette rencontre. Il a relevé dans le même contexte que l'accumulation des séquelles visuelles, motrices et sensitives d'équilibre causées par cette maladie peuvent provoquer au fur et à mesure des années, une maladie handicapante. Le Pr. Mériem Tazir, chef de service neurologie (CHU Mustapha), a souligné, pour sa part, que le diagnostic précoce demeure, selon elle, le «seul moyen pouvant ralentir la progression de cette maladie». «Il n'existe aucun remède qui guérit totalement cette maladie, mais il existe des traitements efficaces qui peuvent retarder la progression de cette maladie comme c'est le cas du fingolimod.» Harchaoui Karim, directeur général de Novartis Algerie, a déclaré, lui, qu'il s'agit d'une maladie invalidante qui a un poids économique considérable. Et d'ajouter que tous les traitements disponibles pour cette pathologie sont administrés par voie injectable. Cette nouvelle molécule est administrable par voie orale ce qui apporte un confort certain pour les malades. Le Pr De Seze Jerome, neurologue a l'hôpital de Haute pierre de Strasbourg (France), a expliqué que le fingolimod possède un nouveau mécanisme pour bloquer le système immunitaire et son efficacité est «très intéressante». Y. S.