A travers les résultats de ce tour 2012, l'équipe nationale fanion de cyclisme peut renaître, à condition... Après une décennie noire faite de désillusions, le cyclisme algérien peut- il percer ? La réponse est oui. La sélection nationale fanion bénéficie toujours d'une grande cote d'amour auprès du public, de ses dirigeants de la FAC, de l'UCI et l'UAC. Des centaines d'amoureux de la Petite reine ont envahi les artères de la corniche oranaise. Le soutien des pouvoirs publics est total. Une dizaine de membres de la FAC et les proches collaborateurs du président de l'UCI étaient aux côtés des cyclistes durant tout le parcours. Ils sont toujours là aussi bien dans les bons que dans les moments difficiles. Cette présence est le témoignage vibrant et un exemple éloquent de tout l'amour que vouent les Algériens à la discipline. Le sport, c'est d'abord cette solidarité, cette sportivité-là. Les Verts ont des ressources nécessaires pour se relever et prétendre à d'autres sacres. Le potentiel de cette sélection est immense. Un matériau de qualité pour reconstruire et bâtir existe. Une nouvelle génération de joueurs conduite par Lagab ou Chabane est en train d'arriver aux affaires. Elle a besoin d'être encadrée. Mais il faudra bien en prendre soin pour une meilleure éclosion de ces talents. Le sport, c'est d'abord l'humilité. C'est la règle fondamentale du succès. Les principaux acteurs doivent se réapproprier cette valeur. La relance de la Petite reine passe nécessairement par un minimum de consensus sur la prise en charge des écoles de formation. Force est de constater qu'il n'en existe pas assez aujourd'hui. Une fois ces préalables réglés, il faudra donc penser au renforcement du personnel technique, du matériel et des moyens. Une remise en question n'est pas forcément une mauvaise chose. A l'instar du football, le cyclisme algérien souffre d'abord du manque de moyens et d'infrastructures adéquates. A peine quelques clubs réunissent les conditions requises pour se préparer aux compétitions internationales. Pour une population de 35 millions d'habitants, le nombre de cyclistes paraît bien maigre malgré tous les efforts consentis par l'état pour la réalisation de plusieurs projets. Les clubs affiliés à la FAC pour la plupart sont sans siège social, sans piste ni vélodrome propres à eux. Les jeunes catégories s'entrainent le plus souvent sur du goudron qui ne favorise pas la bonne pratique du vélo et encore moins l'éclosion des jeunes talents. La plupart des clubs n'ont aucune politique de formation ou de marketing et de communication, ni aucune stratégie de sponsoring bref aucune structure n'est en place pour la vie effective du club. Bien au contraire, c'est le Président du club et son équipe dirigeante qui mettent la main à la poche quand il faut faire face aux dépenses. Le staff technique perçoit des émoluments au gré du président et selon la tirelire. Aucun club n'a une politique de recrutement et de détection des jeunes talents et encore moins d'un encadreur assermenté pour cette tâche, sillonnant toutes les écoles, cherchant à dénicher la perle de demain. Les Centres de formation sont quasiment inexistants dans les clubs. Seuls quelques centres sont visibles dans l'algérois. Dans ces conditions, comment s'étonner des piètres résultats de nos sportifs ou sportives en compétitions officielles ? Aujourd'hui, le sport en général et le cyclisme ont besoin de professionnalisation pour rompre avec les méthodes approximatives de gestion des clubs. M. G.