Photo : M. Hacène De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad
Sur le plan des infrastructures adéquates à l'exercice de ce type d'activités, on a relevé dans les bilans officiels l'absence de structures d'accompagnement indispensables à la sédentarisation des activités commerciales dans les milieux urbains. Pourtant, un schéma directeur pour l'organisation du circuit commercial s'impose et l'intégration des intervenants dans ces espaces normalisés est plus qu'indispensable; la crise du marché de l'emploi, ses conséquences sur les équilibres sociaux et autres corollaires ont amplifié le phénomène du marché noir et le commerce non déclaré même dans les cités les plus urbanisées de la région. Les effets pervers induits par l'exercice anarchique des activités commerciales au niveau des artères du chef- lieu de wilaya et de daïra sont innombrables. Et les services concernés par la « lutte » contre ce genre d'irrégularités s'avouent impuissants et invoquent souvent « le manques d'effectifs affectés à ces tâches et les moyens matériels limités » dont ils disposent. Les nuisances sont énormes : la sécurité et l'ordre public remis en cause, atteintes à l'environnement et au cadre de vie, absence d'hygiène alimentaire, déficit du Trésor public…etc. A titre d'exemple, la célébration des diverses fêtes pendant l'été et même durant les autres saisons de l'année donne lieu à des comportements nuisibles pour l'entourage et le voisinage des salles des fêtes quand il ne s'agit pas de mettre en danger la vie des invités. On remarque qu'à chaque célébration, les villes et villages de la wilaya de Tizi Ouzou se transforment en bazar musical à vous crever les tympans. Il y a quelques temps, à Azazga, à 37 kilomètres à l'Est de Tizi Ouzou, des habitants du village Taddart, à la périphérie du chef- lieu de daïra, ont fermé la RN 12 pour exprimer leur colère contre les «effets néfastes provenant de l'exercice d'activités nocturnes et diurnes à la salle des fêtes» écrivent-ils aussi aux responsables locaux. «Nous nous retrouvons quotidiennement obligés de supporter toutes sortes de désagréments sonores» et ce, malgré un arrêté de fermeture (n° 748 du 29 août 2007) du wali de Tizi Ouzou de ladite salle. Dans ce domaine, devenu ces dernières années une entreprise florissante, des aspects non conformes à la loi et contraires au bien- être des fêtards et du voisinage ont été pourtant relevés à maintes reprises dans les documents et enquêtes administratives. Les conclusions avaient relevé l'exiguïté des lieux et l'absence de mesures de prévention et de sécurité dans les salles passées en revue par des inspections. Dans ce contexte, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a tenté d'organiser l'activité par le biais d'un décret exécutif en date du 29 octobre 2005. Cette loi exclut l'exploitation des salles des fêtes dans les quartiers populaires, et aux alentours des établissements publics sensibles tels que les hôpitaux, les écoles, les cimetières et exige le respect de la mise en place des dispositifs d'isolation phonique des salles concernées.Cela dit, il faut des moyens et beaucoup de motivations pour faire exécuter la loi. Les personnels de la direction du Commerce sont directement touchés par ce travail mais ne sont guère satisfaits de leur situation socioprofessionnelle. Récemment, les travailleurs de la direction du Commerce de la wilaya de Tizi Ouzou ont rejeté le statut particulier institué par les pouvoirs publics. Pour le collectif des travailleurs de la direction du Commerce, «leur statut est venu consacrer davantage les inégalités, alourdir les promotions et crée une forme de ségrégation entre différents corps (…) aucun avantage palpable, susceptible de valoriser la fonction de l'agent du Commerce» avant d'exiger «la promulgation d'un nouveau statut qui permettra aux agents en exercice de bénéficier d'une promotion en fonction de l'expérience acquise». La conclusion est parlante : «la réhabilitation de l'acte de contrôle dans le domaine du commerce passe inévitablement par l'amélioration du statut de la personne chargée de cette mission». Quoi de plus clair pour dire qu'on ne peut pas lutter contre la fraude et les irrégularités avec zéro moyens et presque rien en matière d'encouragements divers.