La situation des logements socio-participatifs (LSP) dérange au plus haut point le premier responsable de la wilaya d'Oran. «J'ai honte de parler, en 2012, des logements LSP. C'est inadmissible», lancera le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, qui avait demandé aux responsables de l'Office de promotion et gestion immobilière (Opgi) et de la Direction du logement et des équipements publics (Dlep) de la wilaya d'Oran, un point de situation global sur ces programmes. En effet, Oran est, probablement, la seule wilaya à l'échelle nationale à parler encore de programmes LSP. En fait, l'origine d'une telle situation incombe à une chaîne de responsabilités, à commencer par l'ancien wali d'Oran et même le ministre de l'Habitat lui-même.C'est le directeur de l'Opgi qui entamera la présentation par un exposé sur les programmes LSP restants dans son secteur. Au total, ce sont 734 LSP qui traînent encore du côté de l'Opgi, dont 429 logements situés dans la commune de Misserghine, 155 dans le quartier de Maraval, dans la ville d'Oran, et 150 autres logements relevant du secteur de la Dgsn et répartis à travers trois localités de l'est d'Oran. Dans la commune de Misserghine où les listes des bénéficiaires avaient fait des mécontents et où des listes avaient été injectées après coup auprès de l'Opgi, la situation n'est pas encore tranchée. De ce programme, on notera que seuls 150 LSP ont été achevés, mais non encore attribués à leurs bénéficiaires. Les raisons, des certificats de conformité pour les installations du gaz qui n'ont toujours pas été réglés. Le wali a demandé si on ne pouvait pas «accélérer les procédures, afin de délivrer les souscripteurs de cette attente prolongée de plusieurs années». Un mois et demi sera largement suffisant, afin d'attribuer ces logements à leurs bénéficiaires. Les 279 LSP restants ont été également achevés, mais on attend également la finition des travaux de voirie ! Seul hic dans cette histoire, c'est qu'il s'agit de programmes antérieurs à l'année 2009. Le wali d'Oran qui écoutait, médusé, l'exposé des deux responsables, n'arrivait pas à assimiler une telle situation. L'Opgi compte également un autre programme de 155 LSP qui est toujours bloqué, à cause d'un différend avec des riverains.Du côté du directeur du logement et des équipements publics, la situation est encore plus critique. Il existe encore des programmes qui trainent depuis 2004, parmi lesquels 78 logements en cours de ravalement qui ont été pris en charge par la société Bati-Or. La wilaya d'Oran a bénéficié d'un programme de 24 220 logements socio-participatifs. 2 353 logements sont en cours de construction et semblent connaître un taux appréciable d'avancement, selon le Dlep. Parmi ces programmes, on notera 20 000 unités inscrites dans le cadre du programme quinquennal et 1837 autres logements dans le cadre du programme complémentaire. Le Dlep détaillera, par ailleurs, son exposé afin de mettre les présents dans la trajectoire de cette terrible situation. Ainsi, les gros œuvres de 16 000 logements LSP ont été achevés. 8 134 autres unités sont en cours de construction, dont 8 229 ont été réalisées en 2011. Selon le responsable de ce secteur, 5 724 logements sont livrables en 2012, a-t-il affirmé devant le wali. Le même responsable a également recensé quelque 165 promoteurs bénéficiaires de ces programmes à l'échelle de la wilaya.Non satisfait de cette situation, ni de l'exposé des deux directeurs, le wali d'Oran a annoncé la programmation d'une visite spéciale des chantiers. «C'est sur les chantiers que nous y verrons plus clair, car les chiffres ne me disent rien qui vaille», a-t-il expliqué.