A l'ère des nouvelles technologies, le débat sur les bibliothèques porte désormais sur la nécessité de s'orienter vers la bibliothèque virtuelle qui offre, selon les promoteurs de l'idée, de meilleures perspectives et une meilleure ouverture sur le monde. L'idée a notamment été appuyée, l'année dernière, à l'occasion d'une rencontre sur la gestion des bibliothèques publiques qui a eu lieu à Oran et durant laquelle les participants – des universitaires et des experts dans la gestion des bibliothèques – ont indiqué que ce genre d'espaces, qui renferment des contenus permettant aux lecteurs la collecte de connaissances et de données scientifiques, favorisent notamment la lecture des résultats d'études et de recherches scientifiques récentes. Toutefois, il a été souligné que cet espace ne devait pas signer la disparition des bibliothèques traditionnelles mais plutôt constituer un complément qui permettrait de combler les lacunes. C'est ainsi qu'alors que cette piste est étudiée, les pouvoirs publics continuent d'œuvrer, tout à la fois, à la réalisation de nouvelles bibliothèques communales dans les petites localités qui souffrent d'un manque cruel en matières d'infrastructures culturelles, et d'enrichir les fonds documentaires de celles qui existent déjà. L'année dernière, alors que la wilaya enregistrait l'ouverture de neuf nouveaux établissements (dans les communes de Tafraoui, Gdyel, Benfréha, Oued Tlelat, Aïn Turck, Hassi Bounif, Es Sénia, El Braya et El Kerma), près de 67 000 nouveaux livres des diverses disciplines étaient mis à disposition. Par ailleurs, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, il est prévu la réalisation de six nouvelles bibliothèques et l'équipement de dix autres. Cela étant, il est évident qu'en raison de la pénétration d'Internet dans les foyers, la fréquentation des bibliothèques a enregistré une légère baisse même si de nombreux étudiants continuent de se rendre dans ces espaces pour réviser en groupe ou avoir accès à des ouvrages spécifiques : «Internet est, certes, une bénédiction pour ce qu'il permet d'incursions dans le monde de la connaissance mais la connexion est un acte solitaire et ne peut pas remplacer les révisions en groupe. Ce qui est une bonne chose en soi !», analyse un enseignant en soulignant, par ailleurs, qu'Internet ne facilite pas la lecture pour les enfants «qui ne lisent déjà pas suffisamment. D'où la nécessité de continuer à miser sur les bibliothèques qui permettent la convivialité et d'inciter les enfants à adopter le livre.» En attendant donc la concrétisation de cette bibliothèque virtuelle qui devrait résoudre un certain nombre de difficultés aux autres chercheurs, il est bon que les pouvoirs publics continuent de promouvoir les bibliothèques traditionnelles, ne serait-ce que pour amener les enfants à adopter le livre. Ce que, dans sa médiocrité, l'école a échoué à faire.