Alors que les cybercafés prolifèrent à travers les quartiers populaires des villes et les villages, le terme Internet a connu une très grande utilisation chez les différentes couches de la société. Ce nom n'est plus étranger ni pour les enfants du primaire ni pour les jeunes qui y trouvent un excellent moyen d'ouverture sur l'extérieur, encore moins pour les adultes et les personnes âgées et les ménagères qui n'ont jamais pianoté sur un clavier. En effet, en l'espace d'une dizaine d'années, l'Internet et le micro-ordinateur ont conquis tous les espaces et engendré de nouvelles habitudes chez les citoyens. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui ont acquis les rudiments de l'informatique sans suivre une quelconque formation dans les écoles ou autres établissements. En effet, selon K. Hemal, un gérant de cybercafé au niveau de la ville de Bouira, le nombre de gens qui se connectent à la Toile augmente de jour en jour et touche toutes les catégories sociales. Il y a d'abord les mordus de la tchatche et de la discussion à travers la Toile, ceux qui recherchent des informations par l'intermédiaire des différents sites, les étudiants qui y puisent des documents ou des informations pour leur travail de recherches et des élèves qui viennent reprendre des textes et des documents relatifs à des exposés ou des travaux de recherche demandés par les enseignants. Le même interlocuteur ajoute que le manque de laboratoires consacrés à l'Internet à travers certains établissements du moyen pousse les élèves à fréquenter les cybercafés. Selon lui, il est connu qu'à des périodes données, durant la saison scolaire, des bambins se présentent accompagnés quelquefois de leurs parents, pour réclamer des «bahth» (travail de recherche) .Là, bien sûr, en payant le prix pour quelques photocopies, ils arrivent à avoir les données nécessaires pour leurs devoirs, voire un exposé tout fait par le système du «copier-coller», à l'insu des enseignants dont certains se soucient peu de la manière dont leurs élèves arrivent à faire leur travail. Du côté du secteur de l'éducation, les responsables affirment que les pouvoirs publics ont investi des sommes colossales pour introduire l'Internet dans les écoles et en faire un moyen d'apprentissage, par la création de labos, par la mise en application des dispositions de la nouvelle réforme du système éducatif qui a débuté en 2002, d'abord pour initier les élèves à l'outil informatique à travers des séances de manipulation pratiques puis donner la chance aux enseignant de faire des travaux de recherche afin de compléter leurs connaissances. Un directeur de lycée, dans une localité rurale de la wilaya, a déclaré que son établissement a bénéficié, à l'instar des autres lycées de la région, d'une enveloppe financière pour l'équipement de deux labos d'informatique, dont l'un pour les élèves et le second au profit des enseignants, en plus d'une enveloppe de 50 000 DA pour l'acquisition d'une ligne ADSL pour la connexion Internet. Pour les enseignants, cette opération la suscité un grand engouement, mais les difficultés d'apprentissage de l'utilisation de l'outil informatique se sont dressées sur le chemin. Si les enseignants des matières techniques et scientifiques ont trouvé là une aubaine pour acquérir de nouvelles connaissances, chez ceux qui enseignent les matières littéraires, l'intérêt a tardé à s'installer. D'autres enseignants parlent déjà du problème de maintenance des appareils, car, à cause du manque de précaution dans leur utilisation par les professeurs et les élèves, les micros tombent en panne facilement. Avec l'absence d'agents spécialisés pour l'entretien des équipements, les établissements scolaires ne tarderont pas à avoir des tas d'ordinateurs réformés et hors d'usage. Certains enseignants ont comparé cette entreprise de doter les écoles de matériel informatique et de connexion Internet à celle initiée il y a quelques années de placer des chauffages et de réaliser des cantines scolaires dans chaque établissement.