Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Sitôt le stress de la fin de l'année et des examens terminé, et même avant, toutes les familles et le public sportif en général, à Bouira, se sont mis au diapason de l'événement mondial qui vient de mettre sur le devant de la scène de l'actualité internationale le continent africain et plus exactement l'Afrique du Sud, qui va vibrer durant un mois au rythme de la compétition footballistique, des couleurs et de la joie. Ainsi, en dépit des problèmes liés au marasme social et à la baisse du pouvoir d'achat, le simple citoyen a trouvé un moment pour s'éclater et se défouler. Des moments pour lesquels des jeunes et des adultes ont consacré une partie de leurs économies afin de vivre ces moments de fête à peu près comme ceux ou celles qui ont pris la destination de l'Afrique du Sud pour soutenir l'équipe nationale. De fait, les citoyens issus des quartiers populaires et des différentes couches de la société sont déterminés ces jours-ci à vivre les moments forts qui vont être créés par la Coupe du monde. Les jeunes qui sont surtout libérés des contraintes scolaires sont décidés à s'éclater, plus encore qu'ils ne l'ont fait en novembre dernier, lors des matches de qualification qu'a disputés l'équipe nationale. Pour ce faire, ces derniers ont commencé par embellir leurs quartiers avec des drapeaux, des portraits de l'équipe et à porter des effets vestimentaires portant le numéro ainsi que le nom des différents joueurs. En effet, de véritables souks se sont installés à chaque coin de rue, et les passants n'hésitent pas à s'attrouper et acheter pour le plaisir des petits enfants. Par ailleurs, à l'ère du XXIe siècle, le monde est devenu un petit village, par la variété des moyens de communication. Les supporters des Verts et les Algériens amateurs de football qui attendaient, à l'instar de tous les mordus du sport roi de la planète, le début de cet événement mondial ont les nerfs à vif ; jusqu'à hier, le débat qui occupe encore les esprits tourne autour «des moyens qu'il faut pour se permettre de regarder l'ensemble des rencontres de la Coupe du monde sur son petit écran». Les plus chauvins s'agitent et déclarent ne pas accepter de rater les rencontres que va disputer le onze national. Certains citoyens s'interrogent sur le retard accusé par notre pays dans ce domaine en se remémorant à cette occasion le diktat des différentes chaînes qui avaient en 2006 acheté les droits de retransmission de la Coupe du monde, ainsi que l'inexistence d'un média national capable de casser l'hégémonie exercée à chaque fois par les firmes étrangères et qui font du public algérien un piètre demandeur d'images. Ainsi, pour ne pas sombrer dans la lassitude et laisser passer l'événement, nombreux sont ceux qui se sont débrouillés, comme ils peuvent, pour se doter d'antenne, de démo analogique et de code de décryptage. Des produits qui n'ont pas manqué de susciter l'émergence d'un véritable commerce informel. Des jeunes ont affirmé qu'à quelques jours du début de la Coupe du monde de la FIFA, en Afrique du Sud, les Algériens, férus de football, ont acheté diverses cartes pirates mises sur le marché à l'occasion de cette grande manifestation sportive à laquelle prend part l'Algérie après 24 ans d'absence. Les Algériens se sont rués pour acquérir des cartes pirates et autres procédés, car les abonnements et les cartes officielles sont hors de prix, note-t-on. A l'occasion, la chaîne qatarie El Djazira a mis en vente des cartes spéciales officielles permettant d'accéder aux diffusions des matches de Coupe du monde, sésame que de nombreux Algériens considèrent comme trop cher. Mis à part cette aubaine qui enrichira certains jeunes et chômeurs qui n'ont pas d'emploi, les discussions et les débats qui s'animent sur la place publique, à domicile, sur les lieux de travail, la seule question qui taraude les esprits : que faire pour suivre ce rendez-vous historique ? Et quelle chaîne, parmi celles qui ne sont pas encore cryptées, va retransmettre les matches de la Coupe du monde ?