Les Algériens ne connaîtront officiellement les programmes économiques des partis politiques participant aux prochaines élections législatives qu'à partir d'aujourd'hui, à la faveur de la série de rencontres qu'organisera le Forum des chefs d'entreprises (FCE) avec les leaders de ces formations. Longtemps tenue en haleine, la population algérienne, mieux encline à la chose économique que politique, aura droit de regard, de ce fait, à ce chapitre ô combien important du programme global des partis politiques que via cette rencontre, en attendant le lancement officiel de la campagne électorale prévue pour le 15 avril en cours. Le FCE, qui ouvrira le bal de ces rencontres aujourd'hui dans l'après-midi à l'hôtel El Aurassi avec le parti du Premier ministre, en l'occurrence le Rassemblement national démocratique (RND), offrira une occasion aussi bien pour les journalistes que les membres de cette organisation patronale pour écouter les plaidoyers de leurs invités mais aussi débattre de ses propositions. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, aura de ce fait du pain sur la planche pour convaincre le milieu d'affaires algérien, qui, via notamment le FCE, ne cesse de fustiger certains choix économiques du Premier ministère qu'il dirige lui-même. Outre le milieu patronal, les partis politiques, à travers leurs programmes économiques, doivent convaincre les citoyens, actuellement peu soucieux des doctrines partisanes mais très attentifs dès qu'il s'agit de l'amélioration de leur situation surtout en matière de pouvoir d'achat, d'emploi ou de logement. En sus du RND, il est également prévu la réception, par le Forum, de l'autre parti de l'Alliance présidentielle, à savoir le Front de libération nationale (FLN) ainsi que les leaders de l'Alliance de Algérie verte constituée par le MSP, Ennahda et El Islah, tous les trois de la mouvance islamiste. Si, à présent, le FCE attend la confirmation d'autres partis tels que le Front des forces socialistes (FFS), le Parti des travailleurs n'est pas encore invité, du moins jusqu'à hier. En effet, selon le responsable de la communication de la formation de Louisa Hanoune, le PT a certes reçu les 50 propositions du FCE élaborées lors d'une récente rencontre organisée à Alger, sur lesquelles il a émis ses positions, mais point d'invitation. Certains indiquent que sa non-invitation est due aux positions anti-patronales dudit parti politique. Il est utile de rappeler que l'objectif de ces rencontres, qui interviendront à un mois du coup d'envoi des législatives, est «de connaître les programmes économiques (des partis) et leurs réponses par rapport aux revendications et aux contraintes soulevées par les chefs d'entreprises», selon le FCE.