Photo : Sahel Par Youcef Salami Slim Othmani fait campagne pour sa candidature au poste de président du Forum des chefs d'entreprise (FCE). Lundi dernier, il est allé à la rencontre des membres du forum, animant une réunion à l'hôtel Hilton à laquelle ont pris part environ quatre-vingts personnes. Slim Othmani, devant une assistance attentive, a usé d'un ton modéré pour expliquer les raisons de sa candidature. Il a ainsi déclaré que le Forum des chefs d'entreprise a «réalisé beaucoup de choses» mais qu'il peut «en réaliser davantage». Le FCE «n'a pas l'ambition de l'avenir et il a besoin d'être gouverné autrement», a-t-il tranché. Slim Othmani veut introduire du «renouveau pragmatique», c'est la matrice de son programme de candidature. C'est un programme en trente-trois propositions qu'il a soumis à l'appréciation de la salle. La proximité avec le pouvoir politique, le candidat à la présidence du FCE en a parlé, à la faveur de la rencontre de lundi dernier. Il semble en avoir une autre conception, ce n'est pas un divorce avec le politique, mais un rapprochement pragmatique à la manière de ce qui se fait dans beaucoup de pays libéraux. Slim Othmani propose par exemple que le forum soit des voyages officiels présidentiels à l'étranger. Et qu'il s'invite à l'Assemblée et au Sénat. En complément du travail de concertation avec le gouvernement, l'objectif est de contribuer à la documentation du travail du législateur par des propositions et des expertises spécialisées, a souligné le P-DG de NCA. Et d'ajouter, dans le même registre, qu'en matière de concertation avec les associations professionnelles et patronales et selon une méthode mondialement reconnue, l'on veut proposer aux pouvoirs publics et à la communauté des affaires une plate-forme d'actions et de propositions communes pour l'amélioration de l'environnement des entreprises. Le candidat à la présidence du FCE rassure que les fonds pour un tel projet sont déjà «disponibles». Le forum, selon la vision de Slim Ohtmani, doit se recentrer sur l'entreprise ; il doit ainsi organiser, entre autres, la «journée de l'entreprise» et en fera un «évènement intéressant» avec des communications et des ateliers thématiques. Et ce n'est pas fini : le FCE proposera au gouvernement d'honorer les «success stories» du monde des entreprises, aussi bien privées que publiques. D'autres propositions figurent également dans le programme confectionné par le candidat Slim Othmani. Son rival, Redha Hamiani a rencontré, lui, hier soir, les membres du forum pour faire également la promotion de sa candidature. Et tout porte à croire que cette élection s'annonce serrée et que les deux candidats en course sont à égalité de chances. L'élection se déroulera aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi. Elle le sera, et c'est une première depuis la création du FCE, à bulletin secret, ce qui lui donnera certainement plus de crédit. Le Forum des chefs d'entreprise a été créé au début des années quatre-vingt-dix. Il évolue depuis dans un statut d'association patronale regroupant des chefs d'entreprise opérant dans la sphère productive. En sont exclus ceux opérant dans le secteur de l'importation. Le forum, quoi qu'on en dise, a relativement pesé dans les grands choix économiques du pays. C'est à l'image du Medef français. Avec ses 250 chefs d'entreprise, représentant quelque cinq cents entreprises, publiques et privées, le FCE représente l'ensemble de l'économie nationale. Il emploie environ 200 000 personnes et dégage un chiffre d'affaires de six milliards d'euros. Cette configuration semble l'avoir incité à réfléchir à une nouvelle dynamique, celle d'une organisation syndicale avec laquelle les pouvoirs publics seront appelés à composer. L'idée a germé depuis quelques mois. Le FCE veut avoir le même poids que la centrale syndicale, UGTA, notamment sur les questions de stratégies et de décisions économiques