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«Tuer le secteur de la culture, c'est mettre en péril la République algérienne» La ministre de la Culture, Khalida Toumi, déclare sur les ondes de la chaîne III :
Photo : Riad Par Sihem Ammour La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a réaffirmé, hier, sur les ondes de la Chaîne III, lors de sa participation à l'émission «l'Invité de la rédaction» de notre consœur Souhila El Hachemi, le combat fondamental pour la récupération des salles de cinéma et le rôle fondamental de la culture dans le pays. «Le drame dans notre pays est qu'autant les gens trouvent que c'est incongru de se mêler des affaires des hydrocarbures, des ponts et des barrages ou autres, autant les gens se sont autorisés à se mêler de culture alors qu'ils n'ont pas les compétences, ni les attributions pour le faire», dira-t-elle. «Je suis navrée, mais il n'est pas dans les attributions du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales de faire de la culture. Si on ne veut plus du ministère de la Culture qu'on l'assume», ajoutera-t-elle à propos du débat sur les salles de cinéma qui l'oppose au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. La ministre ira plus loin en rappelant que l'Algérie avait fait l'erreur stratégique dans les années 1990 de supprimer le ministère de la Culture, «et le résultat a été le développement du Front islamique du salut et des mouvements intégristes». «Tuer le secteur de la culture signifie mettre en péril la République et le peuple algérien. L'Algérie a connu la destruction de la culture en tant que secteur de l'Etat et cela nous a donné dix ans de terrorisme. Si on veut recommencer cette expérience, je me battrai contre. Je milite pour un principe fondamental de la République : la culture est aussi importante que le pain et le lait, l'hôpital et l'école», a affirmé Mme Toumi. «L'investissement de l'Etat dans la culture est l'investissement dans la femme et l'homme algériens. Parce que ce sont eux qui vont défendre la République algérienne […]. L'Algérie, ce n'est pas que des murs et du béton, mais c'est aussi la culture», arguera-t-elle avant de lancer un appel au citoyens afin qu'ils se mobilisent pour la récupération des salles de cinéma, qui sont un vecteur fondamental de culture et d'information, de création d'emplois et un moyen de véhiculer une image de l'Algérie. Ces salles doivent «revenir au cinéma et non pas aux bureaucrates», soutient la ministre qui ajoutera que ce combat qu'elle mène depuis dix années est un combat fondamental, car tant qu'on n'a pas réglé cette question, la politique de développement du cinéma sera handicapée d'un segment stratégique qui est celui de la distribution. Abordant la question de la création du Conseil des arts et des lettres, Mme Toumi dira que ce conseil est «la première pierre, parce que tout reste à faire», en précisant que la première mission à laquelle va s'atteler ce conseil est d'établir les critères qui vont définir l'artiste, mettre en place un fichier national des artistes et élaborer une carte professionnelle qui va identifier l'artiste et lui permettre de cotiser dans une caisse de Sécurité sociale afin d'assurer sa couverture sociale et sa retraite. Les artistes pourront également, avec l'aide de l'Etat, créer leur mutuelle. La ministre a également abordé la question du financement du secteur de la culture par le sponsoring, en rappelant que la loi de finances 2010 prévoit des dispositions permettant aux entreprises mais aussi aux particuliers, dans le cadre du code des impôts directs et taxes assimilées, de bénéficier de déductions de leurs impôts. C'est là «un texte très novateur qui libère les initiatives et permet aux associations, coopératives culturelles et artistes de bénéficier de sponsoring, une forme de soutien indirect de l'Etat pour la promotion de la culture dans notre pays», se félicitera la ministre.