Photo : Riad Par Amirouche Yazid Après avoir énuméré les capacités manœuvrières du régime, Mostefa Bouchachi, tête de liste du FFS à Alger, s'est vu obligé de ne pas tenir de promesse. Il s'est contenté de dire aux citoyens-militants, ayant rempli la salle Sierra-Miestra, sise au quartier Meissonnier d'Alger, que «les futurs députés du parti du FFS vont lutter sans relâche contre la corruption». L'ancien président de la Laddh annoncera par ailleurs que le parti compte installer une permanence dans chaque wilaya pour poser les préoccupations de citoyens au Parlement. Fidèle à son discours, l'avocat Bouchachi ne se fait pas d'illusion sur les capacités de nuisance du régime. «En Algérie, il y a une minorité qui possède la force, et qui utilise l'histoire et les symboles du pays afin de dominer le reste, c'est-à-dire, la majorité des Algériens». Raison pour lui de rappeler les appuis du régime, qui sont «l'impunité, la corruption, la prédation, le passe-droit». Le tout s'exerce, soutiendra t-il, par la violence. Maître Bouchachi expliquera, à ce propos, en termes durs que «le régime maîtrise la violence et les moyens avec lesquelles il l'exerce». Il plaidera, par la suite, d'opposer à cette violence, les luttes pacifiques, qui nécessitent l'implication de nombreux algériens. L'orateur a mis en exergue les «tristes œuvres» du régime qui refuse de traiter avec les Algériens comme avec des citoyens. Pour Bouchachi, le pouvoir est près de réussir dans cette triste voie, celle qui mène les jeunes à s'immoler ou à prendre la «route» en harraga. Bouchachi a, par la suite, évoqué les personnes qui occupent des postes au sein des institutions de l'Etat, mais qui ne servent en rien les populations. Le tête de liste, dans la capitale, du vieux parti d'opposition s'en est ainsi pris aux «walis de la République qui se sont transformés en commis du régime». Idem pour «les procureurs de la République qui ont glissé vers procureurs de la politique du régime». La corruption qui cimente le pouvoir est illustrée également, quand il aborde la répartition inégale des richesses du pays. Bouchachi s'est appuyé sur les doléances que lui présentent les jeunes du sud en quête d'emploi et qui font face à des «arrestations arbitraires» quand ils expriment publiquement leurs revendications. L'orateur a dénoncé, dans ce chapitre, le fait que «d'anciens officiers supérieurs de l'Armée nationale créent des société de sécurité au sud du pays pour employer des jeunes à 15 000 dinars, alors qu'ils sont censés toucher des mensualités de 60 000 DA». Abordant le changement, Mostefa Bouchachi a plaidé pour un «changement pacifique», car, argumentera t-il, «les changements violents ne construisent pas de démocratie». C'est pour cette raison qu'il ne voit pas d'«utilité à tomber dans le piège de la violence». L'animateur du meeting du FFS à Alger n'a pas oublié d'évoquer la question des libertés individuelles et collectives où le pays accuse un énorme retard. A noter qu'une équipe du FFS est partie, dans la matinée d'hier, à la rencontre des populations dans les localités d'Aïn Bénian et Chéraga.