L'itinéraire de la délégation a commencé au marché ex-Nelson, en face de la salle Atlas. En chemin, des automobilistes voulaient savoir pourquoi de tels attroupements en différents endroits. Des tracts ont été distribués ; certains citoyens les ont gardés, d'autres les ont jetés. Le Front des forces socialistes (FFS) investit le terrain public. Hier, les candidats à la députation dans la wilaya d'Alger se sont donné rendez-vous à Bab El Oued. Ils se sont entretenus avec des citoyens qui, visiblement, rejettent, pour la plupart, les élections législatives du 10 mai prochain. Pour cette première sortie du FFS dans la rue, les militants du plus vieux parti de l'opposition se sont encore une fois rendu compte qu'entre les Algériens et la politique, le divorce est consommé depuis bien longtemps. «Je m'en remets à Dieu seulement. Que changeront les politiciens une fois élus à l'Assemblée ? Ils ne vont rien apporter», pense un trentenaire apostrophé par Mostefa Bouchachi, tête de liste du FFS à Alger. «Dieu vous demande de créer les conditions et d'agir. Il ne faut point être pessimiste», répond Ali Laskri, premier secrétaire du FFS. Cependant, l'équipe composant le directoire de campagne de la wilaya d'Alger du parti avait du mal à convaincre la population de Bab El Oued à participer au vote et à lui accorder ses voix. «C'est votre choix qui peut changer les choses. Seules la mobilisation et la participation dans la politique peuvent contribuer au changement», tentait d'expliquer M. Bouchachi à un groupe de jeunes, près de la place des Trois-Horloges. L'itinéraire de la délégation a commencé au marché ex-Nelson, en face de la salle Atlas. En chemin, des automobilistes voulaient savoir pourquoi de tels attroupements en différents endroits. Des tracts ont été distribués ; certains citoyens les ont gardés, d'autres les ont jetés. A l'intersection de la rue Abderrahmane Mira, en amont de la plage R'mila, l'équipe du FFS s'est arrêtée pour s'entretenir avec les gens du quartier. «Maître, vous êtes avec le FFS maintenant ?» Cette question était adressée à M. Bouchachi par un citoyen d'une cinquantaine d'années. «Oui, le FFS est un parti propre», a-t-il répondu. Ce que l'enfant de Bab El Oued approuve, tout en souhaitant au candidat de réussir dans sa mission, une fois élu. En revanche, les visages méconnus du directoire de campagne du FFS ont peut-être créé la confusion. Beaucoup de citoyens ne savaient pas que la délégation était affiliée au parti d'Aït Ahmed. Entre «Vive le FFS», et «Nous ne voulons pas de politiciens ici», le second slogan était plus audible que le premier. Ceci étant, connaissant les aspirations des citoyens et conscients de la démobilisation politique encouragée par le régime depuis deux décennies, les candidats du FFS répondaient de manière diplomatique. Ils ont fait preuve de patience, notamment face à quelques railleries et expressions déplaisantes. Certains jeunes posaient des questions très ciblées : «Si on vote pour vous, nous gagnerons quoi ?» Tout en marchant, M. Bouchachi répète que «le changement commence étape par étape». «Mais une chose est sûre, poursuit-il, nous nous engageons à combattre la corruption et l'injustice».