Maître Bouchachi, président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, était jeudi dernier parmi les invités du FFS. Il a été sollicité à donner son opinion sur l'état de la justice et les contraintes induites par le dispositif de l'état d'urgence sur le développement et la gestion municipale. Très critique envers le pouvoir, cet avocat fera remarquer que les libertés et les droits de l'homme en Algérie ne sont pas protégés. « En Algérie, il n'y a pas un Etat de droit et il n'y a pas de liberté. Le régime politique en place gère le pays à sa manière. A mon avis, la société doit militer pacifiquement pour qu'il y ait un réel changement », a-t-il suggéré. Analysant les événements qui ont secoué les régions de Ghardaïa (Berriane), Chlef et Oran, maître Bouchachi estime que cette situation est très grave et que le pouvoir doit impérativement se remettre en cause au lieu de mettre les manifestants en prison ou d'accuser les étrangers d'être à l'origine de ces violences. « L'absence de liberté, le sentiment d'injustice, la corruption qui gangrène la société poussent les jeunes à recourir à la violence. Ce comportement est en réalité un message fort envers le pouvoir qui joue la carte de la fuite en avant. Si l'on continue dans cette lancée, on risque de démolir les fondements de l'Etat », a soutenu Me Bouchachi qui plaide pour une ouverture à la société civile qu'il faut impérativement redéfinir. Evoquant l'affaire Habiba K., Me Bouchachi regrette « le comportement de la justice qui a donné l'occasion à l'Occident de nous traiter de pays qui ne respecte pas ses engagements et qui ne tolère pas les autres religions ». « Les personnes qui ont agi de la sorte ont porté atteinte et fait aussi du mal à l'Islam », a regretté Me Bouchachi qui avoue que la position affichée envers cette affaire est contraire aux textes de loi qui garantissent les libertés.