Les Emiratis comptent se lancer dans plusieurs investissements en Algérie et même relancer certains projets abandonnés depuis des années, tels que ceux d'Emaar dans l'immobilier. C'est ce qui ressort de la commission mixte algéro-émiratie, qui s'est réunie à Alger pendant trois jours et co-présidée par Karim Djoudi, ministre des Finances, et Soltane Ben Said El Mansouri, ministre de l'Economie émirati. Selon Karim Djoudi, les deux parties ont identifié plusieurs projets économiques de partenariat dans différents secteurs qu'ils comptent prochainement concrétiser. «Il y a eu pour chaque secteur un certain nombre d'accords de partenariat identifiés», a-t-il déclaré, citant notamment le secteur des finances, dans lequel les deux parties ont convenu de consolider leur partenariat par des accords de coopération entre les banques et les établissements financiers des deux pays ainsi qu'avec les Bourses d'Alger et des Emirats Arabes-Unis. Le ministre a fait savoir aussi que les Emiratis ont présenté à la Banque d'Algérie des demandes d'agréments pour quatre banques. Dans le secteur de la santé, deux grands projets d'investissements sont actuellement en discussion, dont l'un dans les médicaments avec la Pharmacie centrale des hôpitaux qui est «presque finalisé». Le groupe public algérien Saidal a aussi souhaité lors de ces discussions faire associer des partenaires émiratis dans certains de ses projets d'investissements, précise le ministre. Pour l'agriculture, les deux parties ont travaillé sur deux grands projets dans les produits laitiers, où plusieurs investissements ont été identifiés, et sur la création de deux fermes pilotes. Dans le domaine de l'énergie, les discussions ont porté sur un grand projet dans l'énergie solaire entre Sonelgaz et un partenaire émirati, notamment dans la production des panneaux solaires, que les Emirats Arabes-Unis fabriquent avec des partenaires allemands. Pour les projets d'Emaar, la partie émiratie souhaite relancer ces investissements mais avec des préalables, notamment l'existence d'«opportunités qui garantissent un rendement et une protection des investissements». El Mansouri a estimé que les deux parties ont évoqué ces projets et il ferait part au Groupe de la teneur de ses discussions dès son retour aux Emirats Arabes-Unis. Dans la foulée, il a expliqué à l'APS qu'Emaar avait abandonné ses projets pour des raisons d'ordre fiscal ainsi que la règle de 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie. «Emaar est l'une des grandes entreprises de l'immobilier qui a une réputation mondiale. Ces entreprises ont certaines exigences auxquelles la partie algérienne doit répondre», a-t-il dit à ce propos. Toutefois, le ministre reconnait que les sociétés émiraties doivent revoir leur position concernant l'investissement dans l'immobilier en Algérie, un secteur «en pleine croissance avec des besoins importants». S. B.
Djoudi écarte tout recours à la transaction dans l'affaire du groupe Sanofi Aventis Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, écarte tout recours à la transaction dans le règlement de l'affaire du groupe français Sanofi Aventis, poursuivi, en Algérie, par la justice pour majoration des matières premières importées et dont le verdict sera connu aujourd'hui. «Il faut attendre la décision de justice. C'est le verdict qui va décider de la suite», a-t-il déclaré selon l'APS, sans pour autant préciser si le groupe français avait ou non introduit une demande de transaction et quel sort lui a été réservé. Sanofi Aventis, épinglée par les Douanes algériennes dans deux affaires de majoration de valeur, a la possibilité en vertu de la loi sur les infractions de changes de demander une transaction pour mettre fin à l'action publique. La demande doit être présentée au comité national des transactions, présidé par le ministre des Finances, qui peut consentir une transaction et imposer à Sanofi une amende équivalente à quatre fois, au minimum, la valeur des importations, objet de majoration, selon les Douanes. Dans tous les cas, la transaction ne fait pas obstacle à la mise en mouvement de l'action publique lorsque l'infraction se rapporte à une opération de commerce extérieur, dont le montant est équivalent à 500.000 DA ou plus, ou lorsqu'il est question d'investigations susceptibles de faire découvrir des faits ayant une qualification pénale.