Les autorités publiques travaillent avec le groupe émirati pour régler le problème du foncier. Le groupe immobilier émirati Emaar aurait proposé de porter ses investissements en Algérie à 30 milliards de dollars, a rapporté le journal émirati Al Bayan, qui cite le ministre de l'Industrie et de la Promotion des Investissements algérien Hamid Temmar. Selon la même source, le premier projet du groupe d'un montant de 5,5 milliards de dollars, devrait être lancé dans les prochaines semaines. Aucune source officielle auprès du groupe Emaar n'a commenté ces informations. Pourtant, il y a quelques semaines, Hamid Temmar affirmait devant la presse que les projets d'Emaar en Algérie ne dépasseraient pas le montant total des 5 milliards de dollars. Des investissements qui ont suscité beaucoup de rumeurs, notamment, à propos du gel de ces projets. Cependant, «le groupe Emaar rencontre un problème au niveau du foncier en Algérie», a souligné une source proche de la Chambre du commerce et de l'industrie. Et d'ajouter que «les autorités publiques travaillent avec le groupe émirati pour régler ce problème.» Il convient de rappeler qu'Emaar a présenté cinq projets en juillet de l'année dernière au président Bouteflika. Ces projets, qui vont transformer la ville d'Alger et ses environs, coûteront pas moins de 25 milliards de dollars. Il s'agit de la réalisation du complexe touristique Colonel-Abbès à Zéralda, comprenant des résidences de vacances, un hôtel de 500 chambres, un terrain de golf ainsi que des centres commerciaux. La gare ferroviaire d'El Agha sera également restructurée et modernisée. La baie d'Alger connaîtra une transformation. Il y aura aussi la réalisation d'un nouveau campus universitaire, ainsi que l'implantation d'un pôle technologique à Sidi Abdellah. Les assiettes de terrain et les sites de ces projets sont déjà identifiés. Les Emiratis demandent des surfaces conséquentes, car leurs projets sont importants. Le groupe Emaar a obtenu, rappelle-t-on, l'accord des autorités algériennes pour des investissements évalués à 25 milliards de dollars en Algérie sur plusieurs années. Le président d'Emaar, M.Mohammed Ben Ali Al-Abbar, avait présenté, en juillet 2006, au président Abdelaziz Bouteflika les maquettes des projets de restructuration urbaine d'Alger. Il est prévu, ainsi, le réaménagement et l'agrandissement de la gare de l'Agha en gare centrale pour accueillir 80.000 voyageurs. En Algérie, le foncier constitue un véritable sujet de préoccupation pour les investisseurs étrangers, qui désirent s'implanter dans le pays. Et le groupe émirati avait posé comme préalable au lancement de ses projets une implication directe de l'Etat algérien sur cet aspect. En échange, Emaar apportera son expertise dans les domaines de l'immobilier et de l'aménagement du territoire, mais surtout les fonds nécessaires au lancement des projets. Par ailleurs, la Banque Essalem de Dubaï s'apprête à ouvrir une filiale à Alger, l'agrément ayant été obtenu le 17 octobre 2006, en plus d'une série de projets d'une valeur de 20 milliards de dollars dans le secteur de l'immobilier, sans compter l'intérêt exprimé par l'entreprise des ports de Dubaï pour la prise de gestion du port d'Alger. Cette banque, selon Mohammed Al-Abbar, également président de son conseil d'administration, oeuvrera à mettre en place un réseau bancaire développé en Algérie. «Pour ce faire, une stratégie a été élaborée en vue d'installer plusieurs filiales qui couvriront tout le pays», ajoute le vice-président du conseil d'administration de la banque Essalem, Hocine El-Meïza dans la revue Al-Iqtissad Wal-Aamal. En outre, la revue publie un entretien avec le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, dans lequel il affirme que «toutes les conditions sont réunies pour l'implantation des capitaux du Golfe dans le pays», soulignant au passage que «l'intérêt se dirige maintenant vers la construction de cités, de tours d'affaires, de logements ainsi que le tourisme après avoir axé leurs efforts sur les secteurs bancaire et financier».