Photo : Sahel Par Abdelghani Aïchoun Les dix membres du comité exécutif du Comité olympique algérien (COA) qui contestent la gestion du Pr Rachid Hanifi, président de l'instance olympique, ont animé hier, à la salle des conférences du stade du 5-juillet, une conférence de presse durant laquelle ils ont énumérés les différents griefs retenus contre le premier responsable du comité. Ils ont, pour l'occasion, réaffirmé leur décision de ne plus tenir de réunion, avec un ordre du jour ordinaire, avec le président du COA. Face à cette situation de blocage, la solution réside, disent-ils, dans la convocation d'une assemblée générale extraordinaire, seule instance à même de régler cette crise. Tout cela à environ une année de la fin du mandat de l'actuel président. C'est ainsi que le secrétaire général du COA, Hacen Chikh, principal animateur de la conférence, a évoqué les points de discorde qui se concentrent autour, dit-il, de «la mise sur pied, par le président du COA, d'un comité exécutif parallèle, des prises de décisions sans passer par le comité exécutif, ses critiques envers les présidents des fédérations concernant les résultats des sélections algériennes aux Jeux panarabes de Doha et aux Jeux panafricains de Maputo, ainsi que sa logique conflictuelle avec le ministère de la Jeunesse et des Sports». Signalons que ces dix membres contestataires se sont efforcés tout au long de cette conférence, de nier le fait qu'ils soient «manipulés par le MJS». Néanmoins, il faut dire que, de leurs propres aveux, le point de discorde principal avec le président du COA se situe au niveau de la notion d'autonomie de l'instance olympique. Une autonomie que veut, apparemment, imposer le Pr Hanifi alors que ces dix membres du comité exécutif voient les choses d'une autre manière. «Les relations totalement rompues avec le MJS mettent les membres du comité exécutif dans une position inconfortable. Le COA n'a pas reçu de subventions de la part de la tutelle pour la troisième année consécutive», a déclaré Chikh. L'un des problèmes qui revient fréquemment au devant de la scène est celui relatif à la Fédération algérienne de boules. Son ancien président, en l'occurrence Lhadi Makboul, a été radié l'année dernière par le MJS. Et la radiation n'a été officialisée qu'après consultation du COA, dont le comité exécutif a avalisé la décision après un vote à la majorité. Une démarche auquel n'a pas adhéré le président du COA qui, d'ailleurs, l'a fait savoir en public à maintes reprises. Quelques temps après, Makboul est rétabli dans ses droits par le Tribunal sportif (TAS). Mais c'est resté sans effet jusque là. Pourquoi alors attendre jusqu'à maintenant, à la veille des Jeux olympiques, pour réagir, si le problème ne date pas d'hier ? Ces membres contestataires du Comité exécutif indiquent que s'ils n'ont pas réagi auparavant c'est par «obligation de réserve». «Nous avons attendu jusqu'à ce que soit usées toutes les voies de recours légales. Ce n'est pas nous qui avons choisi le moment. On a réagi maintenant parce que le président n'a pas répondu favorablement à nos demandes», a également ajouté le président de la Fédération algérienne de judo, Ali Bendjemaâ, également membre du comité exécutif. Le «comité exécutif parallèle», dont parlent les contestataires, est composé du chef de cabinet de Rachid Hanifi et de trois de ses conseillers recrutés par lui-même il y a de cela un an et demi. En conclusion, même si ces dix membres du comité exécutif ont tenté, tout au long de cette conférence, de convaincre l'assistance que le MJS n'est pas derrière leur démarche, il n'en demeure pas moins que le fait qu'ils avouent que l'un des principaux points de discorde avec Hanifi est relatif à sa volonté d'affirmer l'autonomie du COA, démontre le contraire. Signalons, par ailleurs, que, tout comme le président de l'instance olympique, les membres du comité exécutif ont affirmé que la préparation de la délégation algérienne pour les JO de Londres ne souffre d'aucun problème d'ordre logistique ou matériel. Entre-temps, les contestataires tenteront, comme ils l'ont indiqué, de récolter les signatures des deux tiers des membres de l'assemblée générale pour provoquer une AG extraordinaire. En somme, le COA n'en fini pas avec les crises.