Photo : Riad De notre envoyé spécial à Sétif Amirouche Yazid
A vingt-quatre heures du scrutin législatif, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a appelé les Algériens à aller voter massivement ce 10 Mai. La visite de travail et d'inspection qui l'a menée dans la capitale des Hauts Plateaux, à l'occasion de la commémoration du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 45, a été ainsi mise à profit pour inviter les citoyens à ne pas tourner le dos à une consultation électorale fortement appréhendée pour le taux de participation qui risque d'être faible. A partir de Sétif, le premier magistrat du pays a tenté de donner un second souffle à un scrutin qui n'a pas pu faire entendre sa voix, comme l'atteste la morosité qui a marqué les vingt jours de campagne.Dans son argumentaire, présenté au cours du meeting populaire organisé à la salle omnisports de Sétif, Abdelaziz Bouteflika s'est appuyé sur la «particularité du contexte». Il a déclaré, à ce propos, devant les 1 500 invités, que «l'Algérie vit aujourd'hui une étape cruciale dans l'histoire du pays». Et d'insister qu'il s'agit bien «d'une période sensible». Pour le chef de l'Etat, «les élections législatives, qui se tiennent dans un contexte sensible, sont un test de crédibilité pour notre pays». C'est pour cette raison, dira-t-il, que «je veux que la population soit à la hauteur de ce défi. J'invite, par conséquent, tout le monde à sortir en masse le jour du scrutin. Je m'adresse à toutes les catégories pour répondre présent par une participation large».Sur sa lancée, Bouteflika, tout en évoquant «un devoir national», avertit sur les conséquences qui découleront si «les Algériens venaient à laisser leur sort à l'inconnu». Il affirmera, par la suite, sa conviction que «des forces du mal ciblent l'Algérie». Plus explicite, il évoquera «des calculs pour une intervention étrangère». Le déroulement des législatives, dans quelques jours, a ainsi pris une part importante dans le discours, qui a duré une trentaine de minutes. Le président de la République est revenu, par ailleurs, sur les garanties affichées par les autorités quant à la crédibilité de ce rendez-vous électoral. Dans son appel à une participation large des populations, le chef de l'Etat a estimé que «ces élections ne seront pas comme les précédentes à tout point de vue». Les facteurs de garanties, Abdelaziz Bouteflika en a aussi cité quelques uns. Il s'agit, dira-t-il, «d'une justice indépendante, d'une presse libre». Toujours dans sa plaidoirie pour une participation massive aux législatives de demain, Bouteflika n'a pas omis d'évoquer «la révision de la Constitution, qui ouvrira, expliquera-t-il, une nouvelle époque pour le pays». Le chef de l'Etat a tenu par ailleurs à rappeler les moult appels qu'il avait déjà lancés pour inciter les gens à aller voter. En tout état de cause, la réponse à cette interrogation qui entoure le taux de participation ne tardera pas à venir. Ça serait ainsi l'occasion de vérifier si l'appel d'Abdelaziz Bouteflika a été entendu par les électeurs algériens.