Lors des élections législatives de 2007 le nombre d'électeurs inscrits était en augmentation de 10 694 par rapport à de 2002. Etait-ce peu ou était-ce normal ? La réponse pourrait venir de l'augmentation, entre 2007 et 2012, de 50 735 nouveaux inscrits selon les chiffres fournis par l'administration locale. Cette évolution appréciable est-elle alors imputable aux gages de transparence donnés et renouvelés régulièrement par le chef de l'Etat ou bien à un exceptionnel travail en profondeur de certains partis politiques et plus spécifiquement de ceux de la mouvance islamiste ?La réponse pencherait plutôt pour la deuxième hypothèse compte tenu, d'abord, de l'émergence de nouvelles formations et les cohortes de sympathisants et/ou adhérents mobilisés pour la circonstance. Il y a lieu de souligner que 4 800 inscriptions validées par l'obligation, pour les donateurs de signatures de figurer sur le fichier électoral, au profit d'une vingtaine de listes qui ne sont pas parvenues, exception faite d'une liste malgré tout non retenue, ont très certainement permis de faire l'appoint et, ce faisant, justifier cette évolution exponentielle des inscriptions.Reste alors l'hypothèse d'un flux important d'électeurs à mettre sur le compte des partis islamistes et auxquels iront obligatoirement les voix. Il y a forcément réalité, en ce sens que tout ce qui s'est passé dans les pays voisins constituerait un fort signal aux yeux d'électeurs qui, jusqu'à maintenant, n'ont jamais fait confiance à l'administration, jusqu'à juger plus réaliste de ne pas s'auto-flageller en allant voter, sachant que, la fraude étant un sport national, ce qu'ils exprimeront va passer inévitablement à la rubrique pertes et profits.Dans tous ces cas de figure avec quelle carte électorale pourrait se réveiller Constantine vendredi matin ? Au vu du déroulement de la campagne électorale, de l'investissement physique consenti par les différents partis politiques, il semblerait, toutes proportions gardées, que l'avantage irait au Front de libération nationale et El Adala qui bénéficieraient à eux deux de la moitié des 12 sièges. Le Parti des travailleurs ne serait pas en reste avec un siège, voire deux possibles compte tenu de la popularité de Louisa Hanoune auprès de l'électorat féminin notamment. Le grand coup au moral des troupes, si tant est qu'il en existe encore au sein des formations désagrégées d'Ennahda et El Islah, toucherait alors l'Alliance de l'Algérie verte qui ne devrait se contenter alors que d'un seul siège à devoir aux électeurs du MSP même si R. Yaïci, la tête de liste, appartient à El Islah. Une éventualité qui pourrait conduire à la décomposition du MSP à Constantine et, dans le meilleur des cas, à sa refonte dans un proche avenir. Le Rassemblement démocratique national, à son tour, serait le grand perdant, récupérant sans doute un siège, ce qui par ailleurs confirmerait ses résultats de 2002 et 2007. Le FNA de Moussa Touati est quasiment assuré d'avoir un parlementaire compte tenu de la popularité du candidat tête de liste, même si dans la réalité le parti n'a pas de base militante. AHD 54 qui n'est jamais parvenu à avoir une dimension à Constantine a des chances d'être représenté au Parlement grâce au candidat tête de liste, un ancien du FLN qui a gardé intacts ses relais et son réseau de sympathisants en plus de son influence d'homme d'affaires. L'argent a été l'élément le plus influent de ces élections à l'échelle locale à l'image de la candidature de Bicha A. dont la formation politique n'a pas encore obtenu son agrément et qui se présente toutefois sous les couleurs du PRP. Il y a lieu de souligner que celui-ci, malgré la faiblesse d'audience due à l'absence d'ancrage politique effectif, s'est fait réaliser une campagne électorale de haute facture en matière de marketing politique. Enfin, des partis comme le FFS et le MPA ont peu de chances d'arracher un siège. La configuration finale pourrait être la suivante : FLN (3), El Adala (3), PT (2), AAV (1), RND (1), Ahd 54(1), FNA(1).Néanmoins avec 39 partis politiques en lice et donc autant de bulletins et, en face, un électorat qui, exception faite de celui proche de la demi-douzaine de formations traditionnelles habituellement présentes aux élections de cette dernière décennie, se rend aux urnes pour s'acquitter d'une corvée plus que pour exprimer une opinion. il existe donc de très fortes chances que des candidats soient élus en tant qu'avatars des législatives 2012.