Dans le cadre des soirées du 13e Festival culturel européen en Algérie, l'Italie a présenté, lundi soir dernier à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, la troupe de danse contemporaine «Artemis danza» qui a offert au public présent, un spectacle intitulé «I Bislacchi» (Les extravagants) en hommage au cinéaste italien Federico Fellini. Le rideau se lève sur les pas éthérés de trois couples de danseurs, élégamment habillés, les hommes en smoking et les femmes avec de longues robes du soir satinées et aux couleurs chatoyantes, traduisant cet écrit de Fellini : «Il est absurde d'imaginer des rêves en noir et blanc. La couleur fait partie intégrante du langage des rêves. Elle traduit des idées. Chaque couleur porte un message en soi» Dès cet instant et durant plus d'une heure, les présents seront conviés à un véritable spectacle haut en couleurs où la grâce, la poésie, la sensualité mais également le burlesque, le mime et les performances de danse sportive s'harmonisent allégrement aux musiques mythiques composées par Nino Rota pour les films cultes réalisés par Fellini à l'instar des musiques extraites des bandes originales de La dolce vita, Huit et demi et Les clowns. Fidèles à l'esprit des personnages du grand réalisateur qui a marqué le cinéma italien des années cinquante, les danseurs italiens , en l'occurrence Vittorio Colella, Melissa Cosseta, Gloria Dorliguzzo, Nicola Marrapodi, Sara Muccioli, Emanuele Serrecchia, ont su transcender les époques, les modes et même les différentes expressions artistiques, pour faire vibrer l'univers merveilleux de Fellini à travers une chorégraphie et une mise en scène originales signées par la talentueuse Monica Casadei. Cette dernière a su donner au concept de l'expression corporelle toute la beauté de la grâce de la danse et de la force du théâtre. Le burlesque était notamment très présent dans la deuxième partie du spectacle où les danseurs ont troqué leurs tenues de soirée pour des maillots de bain typiques du début du siècle passé, ce qui a déclenché de nombreux rires dans la salle, instantanément suivis par de chaleureux applaudissements. Le public aura même droit à des feux d'artifice virtuels traduits sur la scène d'Ibn Zeydoun par une parfaite maîtrise du son et de la lumière pour le plus grand bonheur d'un public tombé sous le charme de cette troupe surprenante. Pour rappel, le 13e Festival culturel européen en Algérie s'est ouvert dimanche passé, avec le groupe de jazz britannique Brass Jaw et se poursuivra jusqu'au 31 mai avec, au menu, des concerts de musique de différents styles. Il est à noter que les mélomanes peuvent également assister jusqu'au 31 mai prochain, dès 18 heures, à une série de concerts, organisés par l'Office de Riadh El Feth (Oref) sur une scène dressée en plein air au niveau de l'Agora dans le cadre de la manifestation «Alger Printemps Musical». Lundi passé, avant le spectacle des Italiens, le public a pu assister au concert de Hayat Zerouk et du groupe Zak et Nova, qui ont chanté avec fougue et énergie les plus grands standards du pop and folk anglo-saxon avec des hits de Tracy Chapman, Texas et Paul Mac Cartney. A défaut de médiatisation , les jeunes artistes algériens pourront au moins bénéficier de celle du Festival culturel européen et drainer ainsi un nouveau public qui sera charmé par le talent de ces jeunes Algériens, de Nacim El Bey, Azamat, White Distance, Africa Chmel, Sido La dose, Ayoub Medjahed, BB Blues programmés tous les jours dès 18heures au niveau de l'Agora de l'Oref S. A.