L'irrigation des terres agricoles fera l'objet de débats déterminants, en 2013. Une nouvelle approche, révélée lundi dernier, par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et qualifiée de «solution finale» pour la problématique de l'irrigation, qui consiste à utiliser l'essentiel des eaux superficielles (barrages) à cette fin. En visite d'inspection et d'inauguration de plusieurs sites, dédiés à l'hydraulique dans la wilaya de Relizane, le ministre, qui affiche sa satisfaction quant au taux de remplissage des barrages, «80% sur tout le territoire national», a déclaré que «la solution finale, pour assurer l'irrigation des terres agricoles, est de diriger la majorité des eaux superficielles vers l'agriculture. Les débats sur ce sujet seront lancés en 2013». «En une décade, les réalisations en matière de gestion des ressources en eau ont été considérables. Le triptyque dessalement d'eau de mer, réalisation de barrages et épuration des eaux a donné des résultats très appréciables. Les 13 projets de dessalement ont été pensés pour régler les problèmes des villes côtières. Et cela permet de réduire l'utilisation des eaux albiennes et d'augmenter les capacités d'alimentation de l'agriculture», expliquait le ministre, lors d'un point de presse animé en marge de sa visite. Toujours dans l'optique d'épancher la soif des terres agricoles, puisque l'alimentation en eau potable est assurée pour les trois années à venir, selon de récentes déclarations de Sellal, ce dernier fait valoir les réalisations en matière de stations d'épuration des eaux destinées, dans leur totalité, à servir la production nationale. «Aujourd'hui, on compte 136 stations d'épuration des eaux sur le territoire national. A la fin des années 1990 il y en avait 26, dont 90% étaient inutilisables», note-t-il. Durant son long parcours de travail à Relizane, le ministre a posé la première pierre pour la réalisation d'une station d'épuration à Mazouna, censée alimenter une surface de 5 400 hectares. L'avantage, dans ce projet, est que la réalisation se fera grâce à un ensemble d'entreprises nationales et privées. «On a toujours favorisé ce genre de groupements», atteste Sellal, qui rappelle la mise en place d'un Office national de gestion de l'épuration. «Le programme 2015 prévoit la réalisation de 44 nouvelles stations sur le territoire national, dont celle de Oued El Harrach et celle de Mazouna», informe le ministre, en expliquant que «l'objectif de ces opérations est l'épuration de 1 milliard de mètres cubes par an. Les capacités des installations d'épuration installées actuellement sont de 700 millions de m3. Entre 550 et 650 millions de m3 sont traités». Interpellé sur les difficultés que rencontrent les agriculteurs de Relizane, face au manque de pluviométrie, le ministre a noté que «celle-ci n'a pas gâté la région ouest du pays», révélant que «les barrages de Mascara et de Sidi Mohamed Ben Aouda ont enregistré un volume de remplissage inférieur de 50% à celui de l'année dernière». Quant au projet du barrage de Djidiouia (wilaya de Relizane), inclus dans le programme quinquennal 2010-2014, la réalisation a été reportée pour le début 2013. «Le lancement des travaux (de ce barrage), prévu pour la fin de l'année en cours, a été reporté. Pour des problèmes techniques, relatifs à la salinité de l'eau, il faudra faire des études complémentaires sur le dossier», explique-t-il en annonçant qu' «une première mesure en faveur des agriculteurs consistera à amener 5 millions de m3, en provenance des barrages limitrophes, qui seront réservés aux agriculteurs». Durant sa visite de travail, Abdelmalek Sellal a visité le projet de transfert d'alimentation en eau potable des communes de Mediouna, Sidi M'hamed Ben Ali et Béni Zenith, soit une population de près de 62 000 habitants, à partir du barrage de Kramis (Mostaganem). La capacité de transfert de cette structure est de 8 000 m3 par jour. En plus de la pose de la première pierre pour la station d'épuration de Mazouna, le ministre aura effectué près d'une dizaine de haltes pour l'inspection ou l'inauguration de réalisations dans la wilaya. S. A.