Passée l'épreuve de la participation aux législatives du 10 mai 2012 - une participation qui a suscité un record de «critiques» de l'intérieur comme de l'extérieur du parti-, le Front des forces socialistes (FFS) est désormais à l'heure de l'évaluation. En toile de fond, des mesures à l'encontre des cadres auteurs de «comportements indignes» à l'occasion des élections législatives, dans laquelle le parti s'est engagé pour «réhabiliter le politique».Le ton vient d'être donné par le président du parti. Dans une note adressée au secrétariat national du parti, Hocine Aït Ahmed laisse entendre que des sanctions vont être prises à l'égard des «fauteurs». Intransigeant, le leader du parti écrit qu'«un certain nombre de mesures doivent impérativement être discutées au sein des instances du parti et donner lieu à des décisions fermes. Le suivi et le contrôle de l'application des décisions constituent la pierre d'achoppement de tout édifice institutionnel. L'éthique politique commence avec le respect de nos propres décisions». Soulignant avoir pris connaissance «des comportements indignes de la part de responsables ou de figures importantes du parti à l'occasion de ces élections», le président du FFS annonce avoir «demandé à ce que tous les manquements soient rapportés et dûment consignés dans des rapports qui seront discutés dans les instances du parti et sur lesquels je souhaite être tenu informé au plus tôt». Et pour illustrer «la faillite» de ces cadres, Aït Ahmed soutient qu'«à l'heure où notre appel à la réhabilitation du politique et de l'éthique politique trouve un écho au sein de la société, il serait intolérable que le parti ne donne pas lui-même l'exemple en la matière».Dans le traitement organique et disciplinaire qui sera réservé aux militants en question, le chef du parti préconise cependant une meilleure et juste lecture des faits et des positions. Aït Ahmed invite ainsi les membres du parti «à ne pas confondre erreur d'appréciation ou carence individuelle et faute politique». Car, a-t-il expliqué, «il y a un gouffre entre la divergence d'opinion et le travail de sape et de sabotage du parti».Aït Ahmed, qui admet de probables «limites que nous essayons de repousser afin d'être aussi souples que possible entre camarades», avertit en disant qu'il «y a néanmoins des conduites qui ne sauraient être passées sous silence». Il invitera dès lors les instances du parti à inscrire - prioritairement - «le traitement des comportements nuisibles au parti durant ces élections» dans les débats. Sur un autre sujet, le leader charismatique du FFS a recommandé aux cadres du parti de réfléchir à une meilleure ligne de conduite des députés. Dans ce qu'il appelle «l'encadrement politique de notre participation parlementaire», Aït Ahmed tient à rappeler qu'il «s'agit là de la représentation du parti tel qu'il s'est présenté devant les algériens depuis des décennies. Une telle représentation est trop lourde pour être laissée sans gouvernail politique. Le groupe parlementaire du FFS est d'abord le représentant d'un parti politique qui a des instances où s'élaborent son programme, son projet et son discours». Aït Ahmed conclut en indiquant que «la mise en place d'une organisation rigoureuse facilitera le travail dans le respect des principes du parti et de son fonctionnement. Pour faciliter la tâche aux députés autant qu'à la direction du parti il est impératif d'étudier les meilleurs moyens d'encadrer notre représentation parlementaire». A. Y.