La crise financière actuelle est en train de se propager, affectant la sphère de l'économie réelle dans beaucoup de pays. Certains comme le Pakistan, l'Ukraine, le Bélarus et la Hongrie sont déjà en difficulté. Aussi, ils ont engagé des discussions avec le Fonds monétaire international que dirige le Français Dominique Strauss Khan. Ils vont devoir demander assistance. L'institution multilatérale, à laquelle on a demandé de se mettre à contribution en vue de dégager des solutions urgentes à la crise en question, a de l'argent. En chiffres, elle compte dans son escarcelle quelque deux cents milliards de dollars. C'est colossal. Mais, est-ce suffisant pour faire face à la crise ? Ce ne sera pas évident, parce que d'autres pays aux économies instables vont devoir également faire appel au Fonds. L'on parle déjà du Brésil, de l'Afrique du Sud, de l'Argentine, de la Turquie, de la Serbie, du Mexique et de la Corée du Sud qui pourraient solliciter le FMI. A qui le tour ? Seule certitude, la liste des pays à avoir à demander l'aide du Fonds monétaire s'allongera à meure que la crise s'étendra. Des pays aux économies solides, des pays pétroliers, essayent, eux, de régenter un peu la situation, de se montrer moins alarmistes. Les pays du Golfe, par exemple, soufflent le chaud. Ils ont tenu samedi dernier une réunion extraordinaire à Riyad. Les six pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont réaffirmé leur confiance dans la stabilité du système financier régional. Ils s'attendent à ce que les économies du Golfe continuent de croître à un bon niveau, malgré la chute des cours du pétrole, principale source de revenu. Toujours en Asie, la Chine, dont l'économie enregistre, et c'est pour la première fois, un taux de croissance dépassant les dix pour cent, se dit également confiante en son système. Et le gouverneur de la Banque centrale de Chine, Zhou Xiaochuan, va le faire savoir : il a indiqué, dans une déclaration récente, que la Chine ne devait pas sous-estimer l'impact de la crise financière mondiale mais que son économie était assez forte pour la surmonter. L'ajustement actuel sur les marchés financiers mondiaux est le résultat inévitable de contradictions qui se sont accumulées sur une longue période, a estimé Zhou. La Chine a donné son accord pour assister à la réunion au sommet sur la crise financière prévue pour le 15 novembre à Washington. Y. S.