Les économies des pays émergents sont durement touchées par la crise financière actuelle. C'est le ralentissement dans de nombreux pays à l'image du Brésil, de la Chine et de la Russie où l'inquiétude a sérieusement gagné les responsables. Le pessimisme du Fonds monétaire international sur la croissance mondiale, à l'automne, a étendu les craintes des investisseurs «aux entreprises d'infrastructure et de construction», portées jusque-là par leurs contrats dans les pays émergents, ont expliqué les analystes à ce sujet. Les derniers événements ont également «accentué les risques de défauts» des Etats les plus vulnérables, en particulier «ceux qui s'étaient trop reposés sur les capitaux étrangers pour financer leur croissance», ont-ils encore expliqué citant l'Argentine, les pays Baltes, la Turquie, la Hongrie et l'Ukraine. Aussi, la fragilité financière de certains pays de l'Est, illustrée par les attaques contre les monnaies hongroise et polonaise et par les avertissements de Standard and Poor's sur la dette russe, répand de son côté «l'inquiétude sur les banques exposées à cette région, comme la Société générale», selon un gérant parisien cité par les agences. Du côté des pays du Golfe, où il y a eu 200 milliards de dollars de pertes, la panique s'est également propagée. D'où la décision de tenir aujourd'hui une réunion au niveau des ministres des Finances et de l'Economie ainsi que des gouverneurs des banques centrales des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Parallèlement aux pertes enregistrées sur le marché boursier, les pays du Golfe font face à une baisse de leurs revenus qu'ils tirent à plus de 80% du pétrole, alors que le prix du baril a chuté en quelques mois, perdant plus de 55% depuis son record de 147 dollars de juillet. Les six monarchies du Golfe craignent un manque de liquidités dans le secteur bancaire et un ralentissement de la croissance qui pourrait affecter les grands projets d'infrastructure. Au même titre que les Européens et les Américains, les gouvernements des pays du Golfe ont injecté d'importantes quantités de liquidités dans les banques. Les Emirats ont été les premiers à agir, promettant 120 milliards de dirhams (32,7 milliards de dollars) à leur secteur financier en garantissant tous les dépôts des banques du pays. L'Arabie saoudite a également injecté deux à trois milliards de dollars dans ses banques. Le gouvernement saoudien avait déjà garanti la semaine dernière tous les dépôts bancaires, après avoir réduit de 13 à 10% le taux de réserves obligatoires des banques. R. E.