Photo :Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
ça dégénère au complexe sidérurgique d'El Hadjar et la situation reste explosive du fait d'un conflit syndico-syndical qui menace le devenir même de l'usine plongée encore une fois dans la tourmente. En effet jeudi passé, il y a eu une véritable bataille rangée entre ouvriers partisans de Aïssa Menadi l'ex-secrétaire général du syndicat ArcelorMittal et ceux affiliés au syndicat légitime dirigé par Smaïn Kouadria. Barres de fer, gourdins, couteaux et autres objets contondants ont été utilisés comme armes pour casser de l'ouvrier et ainsi terroriser la partie adverse de façon à prendre le contrôle de l'instance syndicale. Un affrontement qui a duré près d'1 heure, chaque partie essayant de défendre «ses positions» avant que les partisans de Kouadria ne décrochent pour aller se réfugier dans les ateliers et les unités de production. Impassibles, les éléments de la Gendarmerie Nationale commandés par un officier au grade de capitaine ne sont pas intervenus et se sont contentés d'observer la scène qui pouvait facilement tourner au drame du fait de la violence de ces affrontements. Bilan : une dizaine de blessés dont un ouvrier jugé dans un état grave et transporté à l'hôpital. Il y avait déjà en cette matinée de jeudi de l'électricité dans l'air puisque les partisans de Aïssa Menadi regroupés au niveau du siège du syndicat attendaient de pied ferme l'arrivée de leurs «camarades» de l'autre camp qui devaient passer devant ledit siège. Ces derniers avaient répondu à l'appel du syndicat pour exprimer leur désaccord avec ce putsch fomenté par quelques ouvriers, des individus étrangers au complexe et le secrétaire général déchu Aïssa Menadi dont la ténacité est à toute épreuve. «Ils avaient reçu pour consigne de ne pas céder à la provocation, nous a déclaré avant-hier Smaïn Kouadria, aujourd'hui député et qui a cédé sa place à Daifallah, secrétaire général par intérim, ils devaient effectuer une marche et se rassembler devant le siège du syndicat et protester pacifiquement contre ces méthodes qui n'honorent pas ceux qui prétendent représenter les travailleurs. Les partisans de Menadi qui étaient présents sur les lieux, alors qu'il est interdit d'accès au complexe, parce que poursuivis en justice par la direction, se sont attaqués aux travailleurs et en ont blessé plusieurs sous l'œil impassible des éléments de la Gendarmerie nationale qui n'a pas bronché. Cette situation n'est pas pour rassurer ni les autorités locales, ni la direction du complexe et encore moins le travailleur qui se trouve pris en otage par les ambitions d'un homme qui a tout perdu et qui est venu au complexe avec un esprit de vengeance.»Tayeb Hemarnia, secrétaire général de l'Union de Wilaya (Ugta), «invité» par Aïssa Menadi pour le convaincre de sa popularité en exécutant devant lui une démonstration de force en concentrant au niveau du syndicat une masse d'ouvriers mais aussi d'étrangers à l'usine, a fait le déplacement au complexe ce jour-là mais a tout de suite rebroussé chemin quand l'affrontement a eu lieu. Selon les partisans de l'ex-secrétaire général du syndicat, le représentant de l'Ugta était venu pour procéder à la dissolution de l'instance syndicale et programmer une assemblée générale pour les prochains jours dans le but de renouveler la composante du syndicat ArcelorMittal, mais la situation a dégénéré.