Le mot d'ordre de grève lancé par le CNAPEST a été massivement suivi dans les lycées de Annaba. Les enseignants ont suspendu les cours pour se rassembler et débattre des suites à donner au mouvement. Dans les 33 établissements du secondaire, la plupart des lycéens ont dû faire l'école buissonnière contraints et forcés ; les élèves des classes de terminale ont attendu longtemps avant de rebrousser chemin tout en pestant contre cette grève dont ils sont les premières victimes. Les enseignants, eux, ne l'entendent pas de cette oreille, soutenant que ces cours seront rattrapés et que le programme sera achevé quelle que soit la situation. «Nous n'avons que ce moyen pour protester, nous ne pouvons faire autrement», nous confie un enseignant gréviste du lycée Saint Augustin, l'un des plus anciens établissements de Annaba. Un autre nous dira que ce sont surtout les revendications ayant trait aux salaires, jugés insuffisants, et au statut particulier, qui ont mobilisé la masse des enseignants du secondaire. «Le salaire que je perçois tient dans le meilleur des cas 2 semaines ; pour le reste je dois me débrouiller pour finir le mois, ça ne peut plus durer. Nous en avons marre !» poursuit-il. Un des représentants du CNAPEST nous déclare que «ce n'est là que le début ; cette grève est juste un avertissement, elle prendra fin aujourd'hui, mardi ; une autre est programmée pour le début du mois prochain et, si on n'obtient pas gain de cause, on ira certainement vers une grève ouverte qui paralysera tous les lycées à travers le pays. Nous ne voudrions pas arriver à cette extrémité, le ministère de tutelle doit prendre en considération nos revendications qui sont légitimes». La direction de l'éducation a mobilisé ses cadres qui se sont déplacés dans les lycées pour essayer de convaincre les professeurs de reprendre les cours –il y va de l'avenir des enfants- mais, apparemment, malgré leur insistance, la situation n'a pas changé. Le directeur de l'éducation de la wilaya, qui a fait le tour des établissements pour essayer d'arrêter le mouvement, est resté injoignable toute la journée. Selon nos informations, le taux de suivi dans le secondaire est de 69,82% ; les 71 CEM et les 220 écoles primaires ont continué à fonctionner normalement et n'ont pas répondu à l'appel lancé par le CNAPEST ; le taux global de participation dans le secteur est de 15,92%.