Le taux de suivi du débrayage avoisine 90% à l'échelle nationale. Les classes de cours sont désertées. Entamée hier, la grève a été largement suivie dans les différents paliers de l'éducation. Dans plusieurs villes du pays, le mot d'ordre lancé par le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des professeurs de l'enseignement et de la formation (Unpef) a remis l'école sur les rails de la contestation. «C'est une réussite», a affirmé hier, Messaoud Boudiba, président du Cnapest. Joint par téléphone, ce dernier a indiqué que le dérayage a touché près de 90% des lycées à l'échelle nationale. Important, ce taux est réparti sur près de 1600 établissements de l'enseignement. Aussi, il concerne plus de 66.000 enseignants que compte le pays dans ce palier. A Alger, pas moins de 106 lycées sur un ensemble 110 ont été quasiment paralysés. Ce constat de réussite est partagé par l'Unpef. Ce syndicat a assuré que la grève a touché la quasi totalité des établissements primaires et des collèges d'enseignement moyen (CEM). A l'instar de la capitale, une adhésion massive à cet arrêt de travail a été constatée dans la majorité des wilaya du pays. A Béjaïa, la grève a connu un franc succès. En effet, le secteur de l'éducation dans la wilaya a été sérieusement ébranlé au premier jour du mouvement de grève. Quasiment totale au niveau des lycées, l'adhésion à la grève a été considérable dans les autres paliers, le moyen et le primaire. Surtout que ce débrayage intervient à la suite du gel de la grève du Sete, syndicat affilié à l'Ugta. Lequel gel a provoqué l'ire de ses adhérents. Ces derniers ont répondu largement au mot d'ordre de grève. Le même tempo est observé à Bouira. Le débrayage a touché l'ensemble des établissements que compte la wilaya. Même si la direction de tutelle minimise les faits quant au taux de participation, du côté du Cnapest et de l'Unpef, l'on considère que la grève est réussie. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la grève a été suivie à plus de 90%. Tel un tsunami, le débrayage a gagné les différentes régions du pays. A l'Ouest, les taux varient entre 75% et 90%. A Oran, les enseignants des différents paliers ont suivi le mouvement de grève. «Le taux est de 70%», a indiqué un communiqué de l'Unpef, concernant les primaires et les CEM. Pour les lycées, le Cnapest a assuré que le taux de débrayage a été de 80%. L'est du pays ne déroge pas à la règle. C'est le cas de la wilaya de Constantine. A elle seule, l'ancienne Cirta a vu 91% de ses écoles et lycées touchés par le débrayage. Ce constat est aussi établi dans la wilaya de Annaba. Cela dit, la wilaya de Blida détient la palme du taux de suivi le plus élevé. A titre d'illustration, la totalité des établissements de la ville des Roses a respecté le mot d'ordre du débrayage. Ainsi, les dernières mesures prises par Boubekeur Benbouzid sont loin de satisfaire les enseignants. Ces mesures concernent entre autres, les augmentations de salaires dont la presse nationale a fait écho. Pour le Cnapest, l'impératif est de se concentrer autour de trois dossiers. En premier lieu figure la définition du régime indemnitaire. Vient ensuite la question de la médecine du travail. Sur ce plan, les syndicats autonomes revendiquent l'élargissement de l'implantation des unités sanitaires au niveau des établissements scolaires. En outre, les syndicats réclament l'annulation de la décision 94/158 attribuant la gestion des oeuvres sociales exclusivement à l'Ugta. Censées atténuer la tension dans le secteur de l'éducation, les mesures du ministère ont relancé la contestation des syndicats autonomes. Le spectre d'une année blanche plane toujours.