[image] Par Abdelkrim Ghezali Les prisonniers palestiniens ont entamé, hier, le second cycle de leur grève de la faim, en signe de solidarité avec les autres détenus, hospitalisés dans la prison israélienne de «Ramla» et pour exiger leur libération par l'administration pénitentiaire israélienne. Le ministre en charge des affaires des prisonneirs, Aissa Qraqaê, de l'Autorité palestinienne, a annoncé que «Cette grève de la faim sera entamée demain (lundi), pour alerter les différentes organisations internationales des droits de l'Homme sur la situation des prisonniers de Ramla.»Le ministre palestinien appelle toutes ces organisations à se mobiliser auprès des gouvernements de leurs pays pour les presser de soutenir les revendications légitimes des prisonniers palestiniens, qui réclament, depuis plusieurs années, la fin de la détention administrative et de leur isolement carcéral par Israël. Les prisonniers demandent aussi aux autorités pénitentiaires de l'occupant israélien d'autoriser leurs familles à leur rendre visite. «Dix-neuf détenus palestiniens sont hospitalisés dans la prison israélienne de Ramla et leurs vies «sont en danger», a averti samedi dernier, M. Qraqaê. «Le maintien de ces détenus en prison signifie leur exécution par Israël», a dénoncé M. Qraqaê, lors de la visite qu'il a rendue à la famille du prisonnier Amer Mohamed Abd Bahr (30 ans), à Aboud Diss, dans la ville d'Al-Qods occupée. M. Qraqaê a fait savoir qu'une campagne médiatique avait été menée, en vue de demander la libération des prisonniers malades «dont la vie est en danger». «Le prisonnier Amer est victime de négligence et de mauvais soins, ce qui a détérioré sa santé», a-t-il déploré. «Des avocats du ministère ont adressé une demande pour sa libération, après la préparation de son dossier médical», a-t-il dit. A propos du prisonnier Zohir Labada, qui a trouvé la mort une semaine après sa libération de la prison israélienne de Ramla, M. Qraqaê a expliqué que «sa mort était due à la détérioration de son état de santé.Cela ne devra jamais se reproduire», a-t-il insisté, appelant à plus d'efforts pour libérer tous les détenus Palestiniens. Le palestinien Amer Mohamed Abd Bahr (30 ans) est emprisonné par Israël depuis le 19 juillet 2004. Il est parmi les détenus hospitalisés dans la prison de Ramla. Il est atteint de plusieurs maladies très difficiles, sa santé s'est gravement détériorée, ces derniers mois, selon sa famille. L'ébullition dans les prisons palestiniennes est symptômatique de la situation prévalant dans toute la Palestine. Au-delà des difficultés socioéconomiques des Palestiniens, notamment à Ghaza, la politique israélienne d'occupation et l'encouragement de l'implantation des colonies juives en Cisjordanie exacerbent la tension et entament la patience d'une jeunesse qui voit les choses changer dans certains pays arabes, grâce à des révoltes que les alliés d'Israël soutiennent, alors que leur cause est ignorée. L'attitude des Etats-Unis est des plus déconcertantes, lorsque Washington menace de couper les vivres à l'Autorité palestinienne, si elle maintient sa volonté d'adhérer à l'ONU et lorsqu'Obama accuse Mahmoud Abbas d'entraver les négociations. Obama veut juste gagner les faveurs du lobby juif américain, dans la perspective des prochaines élections présidentielles américaines et ce, au détriment des droits nationaux des Palestiniens. Comment les Palestiniens peuvent-ils négocier la paix, lorsqu'Israël continue de construire des colonies de peuplement en Cisjordanie et lorsque les puissances occidentales ferment les yeux sur les agressions quotidiennes commises par Israël contre des populations désarmées et démunies ? Les Palestiniens se rendent compte que l'Occident défend les droits de l'Homme là où ses intérêts sont en jeu et ignore royalement les souffrances du peuple Palestinien. Cette attitude de deux poids deux mesures nourrit la colère de la rue palestinienne et confirme les analyses de Merouane Barghouti qui, depuis sa cellule, a déclaré qu' «il ne faut rien attendre des négociations avec Israël » et que «seule l'Intifadha peut modifier le sort des Palestiniens et changer les rapports de force en leur faveur». Pour Barghouti, leader de la deuxième Intifadha de 2001, «l'unité des rangs Palestiniens est le gage de salut national».