Photo : Riad Par Younès Djama A peine la saison estivale entamée que des informations sur plusieurs cas de noyade, au niveau des plages, font les manchettes de la presse nationale. Ces drames liés à la mer sont, malheureusement, le lot de chaque saison estivale. Très sollicitée en cette période, la Protection civile tente, tant bien que mal, d'inculquer aux citoyens la culture du risque et les moyens de s'en prémunir. C'est dans cette perspective que s'inscrit la Campagne nationale de prévention et de sensibilisation contre les catastrophes naturelles, initiée par la direction générale de la Protection civile. Outre les séismes, l'accent devait également être mis sur les risques de noyade au niveau des plages, aussi bien celles qui sont surveillées que les plages non autorisées à la baignade. Celles-ci, dépourvues de toute forme de surveillance, enregistrent le plus grand nombre de morts par noyade. Mais pas seulement. Au-delà des heures de surveillance, qui s'étalent de 7h à 19h, les plages surveillées enregistrent aussi de nombreux décès. En vue d'assurer un maximum de sécurité aux estivants, la Protection civile déploie tous les moyens nécessaires. Cela ne doit, néanmoins, pas occulter le fait que la conscience citoyenne est la mieux indiquée. Selon le commandant chargé de l'information et de la communication à la direction générale de ce corps de prévention (DGPC), Farouk Achour, «pas moins de 10 000 agents sont déployés à travers les plages surveillées, le long des côtes du pays». La direction générale a, selon lui, «acquis de nouveaux équipements individuels et des zodiacs pour le renouvellement de la flotte, afin d'être plus efficace dans les différentes interventions de sauvetage».«En 2011, nous avons enregistré 50 101 interventions et sauvé 28 794 personnes de la noyade. Malheureusement, nous avons recensé la noyade de 114 personnes, dont 66 cas sur les plages interdites à la baignade», précise le responsable. La Protection civile a particulièrement mis l'accent sur le phénomène de la baignade dans les réserves d'eau, qui se généralise à travers le territoire national et qui a provoqué, durant la l'année écoulée, la mort de 136 personnes. Dans le cadre de la préparation de la saison estivale de cette année, la DGPC a réuni, dernièrement, à Sétif, les directeurs des structures de toutes les wilayas du pays, pour les instruire d'actualiser les plans d'intervention concernant les volets préventif, organisationnel et opérationnel. «Plus de 27 000 personnes ont été formées, durant ces deux dernières années, aux premiers secours, dans les unités de wilayas et de daïras de la Protection civile», a indiqué le directeur général, Mustapha El-Habiri. «Le challenge est non seulement de former le maximum de citoyens aux premiers secours, mais de faire de cet apprentissage un des piliers de la Protection civile», a-t-il déclaré, en marge d'une visite d'inspection et de contrôle dans la wilaya d'Oran. «L'objectif est de former 400 000 citoyens aux premiers secours à donner aux victimes d'accidents divers et de faire d'eux une Protection civile bis», a-t-il ajouté. «La Protection civile prévoit également la formation de suppléants, appelés à remplacer les agents pour aider et secourir les populations, au niveau des communes», selon le même responsable. «Au moins 44 200 cadres de ce corps, formés en France, dans le cadre d'une convention entre les deux pays, sont de niveau mondial», «formation d'un corps de formateurs de niveau mondial». Le directeur général de la Protection civile, M. Mustapha El Habiri, a adressé aux estivants un appel à la vigilance, pour éviter les drames de la mer. Dans une déclaration, en marge du lancement officiel de la saison estivale 2012, M. El Habiri, mettant en relief «l'excellente et étroite coopération de la Protection civile avec les services de sécurité, dans le cadre du dispositif de surveillance mis en place pour la saison estivale», a notamment invité les estivants à se montrer vigilants, lors de leur séjour sur le littoral. À ces efforts, s'ajoute le travail de sensibilisation mené sur les différents risques liés à la période estivale. A la veille de l'ouverture de la saison estivale 2012, une caravane a pris le départ d'Alger pour rallier Bouira, première étape de ce long périple, qui la conduira dans plus de trente wilayas du pays, où elle aura à répandre le message de la prévention et de la bonne conduite.Visant à attirer l'attention des citoyens face, notamment, aux dangers de la mer et des feux de forêt, cette caravane, composée de douze agents et dotée d'importants moyens matériels, mettra à profit, durant cet été, cette opportunité pour se rapprocher davantage des populations locales et compte faire du travail de proximité son leitmotiv. «Il s'agit d'inculquer, d'abord, la culture de la prévention et, ensuite, celle du secourisme», explique le chargé de la communication auprès de la direction générale de la Protection civile, le commandant Achour, qui met en avant l'intérêt d'une telle démarche, laquelle n'est pas l'apanage exclusif de la Protection civile. «C'est l'affaire de tous, à commencer par la famille et l'école», assure le commandant Achour. Au programme de cette tournée de la caravane, les agents de la Protection civile seront chargés d'apprendre au grand public comment prodiguer les premiers soins, en cas d'urgence (accidents de la circulation, accidents domestiques, noyades…). «Il y aura des exercices de simulation de situations alarmantes», confie le même responsable.L'opération «un secouriste pour chaque famille» sera également à l'honneur, dans la mesure où des petites formations sur le secourisme seront dispensées. Il est question, même, des comportements à adopter en cas de séisme. Pour revenir à l'opération «un secouriste pour chaque famille», qui a été lancée l'année dernière, le bilan demeure satisfaisant, si l'on se fie aux statistiques de la Protection civile, qui font état de 25 000 citoyens ayant bénéficié de cette initiative.