Synthèse de Samir Azzoug Le ministère français des Affaires étrangères annonce la visite «à brève échéance» à Alger, de son nouveau chef de la diplomatie, Laurent Fabius. Interrogé, hier mercredi, par la presse française sur un éventuel déplacement à la mi-juillet, le porte-parole du ministère, Bernard Valero, précise : «Le ministre des Affaires étrangères a bien l'intention d'effectuer, à brève échéance, un déplacement en Algérie, à une date qui sera annoncée en liaison avec nos partenaires algériens», rapporte l'agence de presse française. Depuis l'installation du nouveau président français, François Hollande, en mai dernier, les messages et autres signes de rapprochement s'échangent entre les deux pays, à l'heure de la célébration par l'Algérie du 50e anniversaire de son indépendance. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères rappelle que les présidents Algérien et Français ont décidé «de donner une nouvelle impulsion à la relation bilatérale franco-algérienne». «Cette relation est exceptionnelle à bien des égards. Elle est marquée par une histoire commune et par des liens humains très denses. Le moment est particulièrement favorable à cette nouvelle impulsion. La France et l'Algérie sont décidées à avancer de concert pour développer leurs relations bilatérales», a ajouté Bernard Valero. De son côté, l'ancien Premier ministre Français, Dominique de Villepin, a affirmé hier, dans une tribune parue dans le journal Le Monde, que la réconciliation de son pays avec l'Algérie est la «clé» d'une nouvelle politique arabe de la France, appelant a assumer l'Histoire même si elle est douloureuse, rapporte l'APS. «J'ai la conviction que la clé d'une nouvelle politique arabe de la France, c'est une nouvelle relation de la France et de l'Algérie fondée sur une réconciliation historique comme nous l'avons fait avec l'Allemagne», écrit-il. Plaidant pour une politique arabe «renouvelée», Dominique de Villepin réclame «des signaux forts, notamment une visite du chef de l'Etat chez nos partenaires de la région, pour montrer que nous sommes aux côtés des peuples». Il a estimé que «c'est aux peuples de faire leur histoire, sans notre ingérence». «Je veux que nous assumions aussi l'originalité de notre message et de notre relation avec le monde arabe, qui doit nous conduire à exprimer à la fois notre amitié et nos inquiétudes. Assumons enfin, et c'est le plus difficile, notre histoire, même quand elle est douloureuse», a-t-il conclu. La diplomatie française serait-elle en phase d'opérer un changement d'orientation dans ses relations avec ses voisins du Sud et particulièrement avec l'Algérie ? Lors de sa prise de fonction dans le gouvernement Ayrault, le 17 mai 2012, Laurent Fabius a affirmé qu'avec «l'Afrique nous devons avoir un partenariat d'égal à égal» et en finir avec la «Françafrique».