Il est à rappeler que «l'athlète sanctionné de ses droits» pour la mise en place d'une contre-expertise, peut, dans un délai de cinq jours, demander, à ses frais, une contre-expertise, qui sera effectuée sur le flacon B. Les deux athlètes ont jusqu'au 4 juillet pour déposer la lettre de recours, pour un second contrôle d'échantillon B. «Les deux athlètes seront, dans un premier temps, suspendus pour une période de deux années par la Fédération internationale d'athlétisme (Iaaf), en plus d'une suspension qui sera infligée par la Fédération alérienne», souligne la FAA. Après le cas de Sid-Ali Sief, contrôlé positif à la Nandrolone, après un test de dopage à l'issue de la finale des Championnats du monde en 2001, l'athlétisme algérien est, une nouvelle fois, rattrapé par le dopage. La Fédération algérienne d'athlétisme est intransigeante, quand il s'agit des affaires de dopage. L'instance fédérale a décidé, en effet, de suspendre, à titre conservatoire, les deux athlètes, après que ceux-ci aient fait l'objet d'un contrôle antidopage positif à la Stanozolol. C'est du moins ce que nous avons appris hier, auprès de la FAA, qui confirme la suspension par la voix de son président, Reda Benhadjoudja. La FAA décide, à titre conservatoire, de suspendre les deux sportifs de toutes compétitions nationales et internationales. Le motif de la suspension est dicté par les règlements antidopage de la fédération internationale (Iaaf), ceci, conséquemment à la notification par l'Iaaf de la découverte, après analyse, de substances dopantes dans l'organisme de l'athlète. Interrogé sur ces deux cas, Ahmed Mahour-Bacha, entraîneur du décathlonien Larbi Bouraâda et ex-entraîneur de Zahra Bouras (800 m), s'insurge contre la décision prise à l'encontre de son sportif. Il a appelé, jeudi, la Fédération algérienne d'athlétisme à ouvrir d'une enquête, pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il déclare «en aucun cas, les deux athlètes ne doivent être tenus pour responsables de cette situation. J'en assume l'entière et pleine responsabilité.» Le coach a indiqué que les deux athlètes «n'ont, à aucun moment, eu recours à une automédication» et que tous les produits et autres compléments alimentaires consommés par les athlètes ont toujours été proposés par ses soins. «Ce sont des produits connus, ne figurant et n'ayant jamais figuré sur une quelconque liste de produits interdits. Ils ont toujours été utilisés par tous mes athlètes et n'ont jamais fait l'objet d'un contrôle positif», s'est-il défendu. Mahour Bacha, qui soupçonne que «seule la consommation d'un produit contaminé par le Stanozolol peut expliquer de tels cas positifs», affirme qu'il est de son devoir et de sa responsabilité de «demander à la FAA d'ouvrir une enquête, en envoyant tous les produits utilisés par l'ensemble de nos athlètes aux laboratoires de Paris et de Cologne, afin d'en contrôler l'exacte composition». Le ministre de la Jeunesse et des Sports et ministre de l'Enseignement supérieur par intérim, M. Hachemi Djiar, en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya de Jijel a, quant à lui, souligné «que son département luttera, avec fermeté et par tous les moyens, contre les pratiques de dopage dans le sport algérien». Le ministre a rappelé qu'«une contre-expertise sera effectuée par la Fédération algérienne d'athlétisme» (FAA), et que les mesures appropriées seront prises «en temps opportun». Dénonçant le dopage sous toutes ses formes, le ministre de la Jeunesse et des Sports a indiqué «ne pas vouloir se prononcer avant les résultats de la contre-expertise, qui apportera certainement des éclairages et des précisions sur cette affaire». Les deux sportifs, qui se trouvent actuellement à Porto Novo, au Bénin, pour participer à la 18e édition du Championnat d'Afrique (27 juin-1er juillet), devront rentrer à Alger, pour être auditionnés et présenter leur version des faits. Après l'exclusion des JO de Bouraâda et Bouras, l'athlétisme algérien sera représenté à Londres, pour le moment, par six athlètes, qui ont réussi les minimas. Il s'agit de Toufik Makloufi (1 500 m), Souad Aït Salem (marathon), Nima Issam (triple saut), Aboud Rabah (5 000 m), Mohamed-Khaled Belabbès (3 000 m steeple), et Tayeb Filali (marathon). Y. B.
Nandrolone et Stanozolol Comme la Nandrolone, le Stanozolol appartient à la famille des stéroïdes qui permettent de supporter le stress d'entraînements extrêmement durs. Le composé a connu son heure de gloire lorsqu'on l'a identifié dans les urines de Ben Johnson à l'issue de sa victoire dans le 100 mètres des Jeux de Séoul en 1988. Comme la Nandrolone, le Stanozolol se fit plus discret pendant quelques années. Ce type de stéroïde anabolisant fut mis au point à la fin des années 1950, précisément pour limiter les effets virilisants de la testostérone. La plupart des athlètes du sexe faible qui veulent bénéficier d'un coup de pouce androgénique, mais qui entendent néanmoins conserver tous les caractères de leur féminité optent pour le Stanozolol.