Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«En 1962 il y avait un enseignant de sport pour un million d'habitants» Youcef Fatès fait un état des lieux du sport national au lendemain de l'indépendance
Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Youcef Fatès, maître de conférence à l'Université de Paris X et spécialiste de l'histoire du sport algérien a fait, lors du Colloque international organisé à Alger sur le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie sur le thème «Algérie 50 ans après: libérer l'histoire» et organisé conjointement par La Tribune et le Cnrpah (Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques), un état des lieux du mouvement sportif national en 1962, au lendemain de l'indépendance. Il s'est exprimé, plus précisément, sur la réappropriation de la chose sportive et les difficultés qui ont entravés cette entreprise. Ainsi, le conférencier a d'emblée indiqué que les autorités du pays ont, dès l'indépendance, affiché une volonté de contrôler le mouvement sportif national naissant. Fatès a rappelé, durant son intervention ayant pour titre «l'état des lieux du mouvement sportif en 1962 : héritage et reconstruction», qu'il n'y avait pas beaucoup de références, par rapport au sport, du temps de la guerre de libération nationale. Selon lui, Frantz Fanon était l'une des rares personnalités du mouvement national de libération à évoquer le sport dans ses écrits. Ainsi, au lendemain de l'indépendance, les Algériens ont compris qu'il faut vite prendre en charge ce volet. Le conférencier indiquera, à ce propos, que s'il y avait des sigles de clubs qui ont disparu, puisque appartenant à des cercles purement français, d'autres par contre ont continué à vivre. Il s'agit principalement des associations sportives de la résistance comme le Mouloudia d'Alger ainsi que les différentes Union ou Jeunesse sportive musulmane. Certains sigles, ajoute Fatès, ont été transformés. Il citera donc l'Olympique du petit séminaire qui est devenu en 1962 l'Olympique de Saint-Eugène. Bien évidemment, la mission de créer des associations sportives et la relance de l'activité sportive n'a pas du tout été facile. Fatès a signalé qu'à l'indépendance il n'y avait qu'un seul professeur d'EPS (éducation physique et sportive) et 13 maîtres d'EPS à travers tout le territoire national. En somme, un enseignant d'EPS pour un million d'habitants. Cela n'a pas empêché, grâce à la volonté des acteurs de l'époque, de mettre sur pied dès 1963 plusieurs fédérations sportives ainsi que le Comité olympique. Pour finir, Fatès a tenu à rappeler que l'Algérie, pour fêter le premier anniversaire de l'Independence, a disputé son premier match, le 4 juillet au stade du 20 août, face à la République arabe unie (RAU), une ancienne appellation de l'Egypte. Le match, qui s'est terminé sur le score de un but à zéro, a été suivi, à partir des tribunes, par le chef de l'Etat de l'époque, Ahmed Ben Bella, son ministre de la Défense, Houari Boumédiène, l'actuel président Abdelaziz Bouteflika, à l'époque ministre de la Jeunesse et des Sport, ainsi que le commandant Che Guevara et le chanteur égyptien Abdelhalim Hafez. C'était un évènement qui a marqué le décollage du sport national.