Photo : S. Zoheir Par Djouzi Abdelhak de l'APS Ne disposant, au lendemain de l'Indépendance, que de simples routes couvrant à peine les grandes villes, l'Algérie possède aujourd'hui, parmi les pays en développement, l'un des meilleurs réseaux routiers desservant tout le pays grâce à la réalisation de plusieurs mégaprojets à l'exemple de l'autoroute Est-Ouest. Bénéficiant, ces dernières années, de la mise en œuvre d'une nouvelle démarche destinée à réunir les conditions d'une relance économique réussie, le secteur des travaux publics a connu une nouvelle dynamique qui s'est traduite, sur le terrain, par la mise à disposition de l'économie d'infrastructures routières modernes contribuant aux efforts du développement de l'Algérie. Routes, voies express, autoroute Est-Ouest, de longues sections de la route Transsaharienne, ponts et viaducs au design moderne : l'Algérie a lancé, depuis voilà une dizaine d'années, de vastes chantiers à travers tout le pays avec pour objectif de rattraper le retard accusé en termes de projets routiers après des périodes difficiles pour l'économie nationale. Il faut dire que malgré son importance, le développement des infrastructures routières depuis l'Indépendance et jusqu'à la fin des années 1990, a été freiné par des choix économiques adoptés durant cette période et qui faisaient du secteur industriel la première priorité du pays. Conséquence : un désinvestissement dans les projets routiers dans un pays qui en avait grandement besoin du fait du boom démographique, de l'urbanisation croissante et un développement des échanges socio-économiques entre les différentes régions du pays et avec l'étranger. Les chiffres de cette période illustrent bien la situation des réalisations du secteur des travaux publics. En effet, l'Algérie qui avait au lendemain de l'Indépendance seulement 18 000 km revêtus, n'a réalisé que 17 000 km de routes en plus de 27 ans après (jusqu'à 1989).
Le réseau routier multiplié par 10 depuis l'Indépendance Bien que plusieurs réalisations aient été concrétisées durant les trois premières décennies après l'Indépendance, notamment au titre du désenclavement des régions éloignées, et des tronçons de l'autoroute Est-Ouest, cette période a vu l'Algérie accuser un retard dans ce secteur. Cela a été aggravé, à partir des années 1980, par les problèmes économiques auxquels faisait face l'Algérie, et qui ont fini par impacter négativement le secteur des travaux publics entraînant l'abandon de plusieurs projets routiers, dont une grande partie de l'autoroute Est-Ouest par manque de financements. Mais, ce n'est qu'à la fin des années 1990, à la faveur de l'amélioration de la situation financière du pays, que le secteur a connu une accélération dans les différents programmes de réalisation d'infrastructures routières dans les quatre coins du pays. Des investissements conséquents sont injectés dans le cadre de programmes de développements successifs basés, cette fois, sur une vision qui privilégie le développement des infrastructures de base qui reçoivent, désormais, les deux tiers des financements publics. Cette nouvelle démarche, qui a vu la concrétisation de nombreux projets de routes nationales, d'autoroutes, de dédoublement de routes ainsi que de grands travaux d'aménagement routier surtout à Alger, n'a pas tardé à donner ses fruits. Déjà, à fin 2005, année du lancement du second Programme de soutien à la relance économique, et comparativement à 1995 quelques 20 000 km de routes avaient été réalisés portant ainsi le réseau routier national à plus de 110 000 km. C'est dire la progression de la cadence de réalisation des différents projets routiers destinés en premier lieu à désenclaver les régions reculées, améliorer les conditions de déplacement des personnes et des marchandises et favoriser le développement économique et l'investissement dans les zones traversées. Mais, la mise en chantier effective, en 2007, puis l'ouverture à la circulation d'importantes sections de l'autoroute Est-Ouest (1 216 km), un mégaprojet routier jamais réalisé depuis l'Indépendance, a boosté le secteur des travaux publics qui, avec celui du bâtiment (Btph), ont augmenté leur contribution à la croissance du PIB de l'Algérie avec 8,7% de croissance sectorielle, occupant ainsi le 3e rang en termes de contribution à la richesse nationale en 2009. Le cap est ainsi mis, dans le cadre des programmes 2005-2009 et 2010-2014, sur la densification, la modernisation et l'entretien du réseau routier, déployé telle une toile sur le territoire national sur une longueur dépassant les 112 000 km mais appelé à s'étendre sur un linéaire beaucoup plus important avec l'achèvement total de l'autoroute Est-Ouest.
L'autoroute Est-Ouest, projet du siècle à portée continentale Celle-ci, conçue pour être une liaison autoroutière Maghrébine et Africaine, au-delà de sa dimension nationale, contribue d'ores et déjà à rendre plus faciles et confortables les déplacements sur l'axe ouvert qui s'étend de Constantine à Tlemcen dans l'attente de l'ouverture prochaine du tronçon reliant Constantine à El Tarf. L'achèvement total de ce «projet du siècle», ouvrira ainsi la voie au lancement de plusieurs grands projets routiers qui doivent densifier le réseau routier national à travers de nombreuses wilayas des Hauts- Plateaux et du Sud du pays. Il s'agit, outre la rocade des Hauts-Plateaux qui devra desservir plusieurs wilayas, de la 3e rocade d'Alger (Tipasa-Bordj Menaïel) sur 125 km, et le dédoublement de trois routes nationales Nord-Sud, dont la RN-1 Alger-El Menia (870 km), l'un des axes principaux de la Transsaharienne dont le tracé en Algérie est estimé à 3 000 km. D. A. /APS
Plus de 112 000 km réalisés et 10 000 km prévus à l'horizon 2014 L'Algérie, qui dispose aujourd'hui d'un réseau routier totalisant 112 696 km, verra la réalisation à l'horizon 2014 de près de 10 000 km de nouvelles liaisons routières à travers les différentes régions du pays. Il s'agit de lancer, sur la période 2010-2014, quelque 740 projets portant sur le réalisation de 9 345 km de routes de différentes capacités et de 152 ouvrages d'art, dont des tunnels, des ponts et des échangeurs. Outre la mise en chantier de nouveaux axes routiers, il sera question durant ce programme quinquennal de plusieurs opérations en vue notamment d'étendre les capacités des routes, leur développement et l'entretien des ouvrages d'art. Parmi les projets retenus dans le cadre de l'extension de la capacité des infrastructures routières, 2 050 km de routes et 130 ouvrages d'art sont concernés par cette action. Sur ces 2 050 km, des axes routiers totalisant 1 300 km, situés dans le grand sud, feront l'objet de travaux de développement, selon les données du ministère des Travaux publics.