Photo : Riad De notre correspondant à Bejaïa Kamel Amghar Le trafic automobile a considérablement baissé, en cette matinée du vendredi 20 juillet. La RN9 (Béjaïa-Sétif), habituellement sujette à d'énormes embouteillages depuis le début du mois, est presque déserte. Les automobilistes se font rares. Les camions de marchandises cheminent tranquillement dans les deux sens de la circulation. Pour le premier jour du Ramadhan, l'ambiance sur les routes s'est subitement ramollie. Les bus, d'ordinaire bondés, sont moyennement remplis. Sur les plages du Sahel, les baigneurs sont plutôt clairsemés. Les plagistes ont grise mine. En ville, la torpeur est également perceptible. C'est le week-end et les citoyens font visiblement la grâce matinée. Les magasins s'ouvrent tardivement aux alentours de neuf, dix heures. Le Ramadhan a déjà imprimé son rythme. Tout va au ralenti. Les gens sont beaucoup moins bavards que la veille. Comme s'ils s'étaient passés le mot, les marchands procèdent à des hausses remarquables des prix. Ce n'est pas une surprise. On s'était déjà préparé à ce rituel sacrificiel. Les étals des fruits et légumes affichent de nouvelles augmentations allant de 20 à 30 dinars le kilo. Ainsi, la carotte, la courgette et la tomate passent à 80 dinars. Les haricots verts trônent à 130 et 140 dinars. La pomme de terre et l'oignon oscillent entre 45 et 50 dinars. Les herbes fines ont également enregistrées un léger bond. Le bouquet de persil ou de coriandre est cédé à 20 dinars. Seul le piment vert a cédé quelques dinars pour se stabiliser à 65 dinars. Les prix des fruits ont aussi pris des hauteurs diverses. La pomme balance entre 120 et 180 dinars. La poire se stabilise à 140 dinars. Le melon est à 100 dinars. Seule consolation, la pastèque, cédée à 35 dinars le kilo, offre le refuge aux petites bourses. Cependant, les gâteaux et les friandises traditionnelles s'enflamment. Le kilo de Z'labia est à 220 dinars. Les qalb ellouz, baqlawa et nougats se font pousser des ailes. Une flambée exceptionnelle caractérise le rayon des viandes. Le poulet a atteint le pic des 350 dinars le kilo. La dinde frôle les 500 dinars. La viande ovine plane à 1 300 dinars. La bovine touche le seuil symbolique des 1 000 dinars. Panacée : la sardine est cédée entre 250 et 300 dinars. Le consommateur se montre cependant raisonnable. Son comportement adhère à cette dynamique collective qui plaide la modération et la lutte contre le gaspillage. Une tendance lourde qui risque d'impacter sur le volume global des activités.