L'équipe du Gabon aux JO de Londres. De quoi se dire que le cinéma, c'est plus vraiment ce que c'était. Plus que des adaptations et des suites. Là, cet été, on aura donc droit à un remake de Rasta Rocket. Sérieusement, qu'est-ce que l'équipe du Gabon, une équipe qui n'a fait que deux quarts de finale de CAN en 18 participations (et encore, une fois, c'était à domicile), fait aux JO face à l'Espagne de Mata ou la Grande-Bretagne de Ryan Giggs ? En fait, c'est plus subtil que ça. En décembre dernier, l'équipe des moins de 23 ans est allée gagner, un peu à la surprise générale, la CAN junior contre le Maroc (2-1), gagnant par là-même le ticket. Elle se l'était en réalité mis dans la poche dès la demi-finale, en venant à bout du Sénégal en fin de prolongation (1-0). Le but le plus important donc fut inscrit par André Biyogo Poko, alors âgé de 18 ans, pensionnaire des Girondins de Bordeaux. «Des fois, ça intrigue les adversaires. Certains, quand j'étais jeune, demandaient à voir les licences, sourit-il. On se connaît tous depuis le plus jeune âge», avait-il dit. Il est donc là, le secret de cette équipe : les jeunes se connaissent par cœur. Comme à la Masia ou dans les académies de Jean-Marc Guillou. Et à la Fédération gabonaise, on croit en ces jeunes. C'est parce qu'il ne les faisait pas assez jouer que Gernot Rohr s'est fait virer. Paulo Duarte, qui n'a pas fait la liste de sa première sélection pour ses retrouvailles avec le Burkina, a bien compris le message : il travaille main dans la main avec Claude Albert Mbourounot, le sélectionneur olympique. A vouloir faire des académiciens, il y a un danger, celui de finir comme la sélection A de la Côte d'Ivoire : une équipe rongée par les clans. Pour l'instant, pas de risques, en apparence. Parmi les trois incorporés, il y aura Pierre-Emerick Aubameyang. L'attaquant stéphanois a beau avoir explosé la saison dernière, il n'oublie pas qu'en sélection, c'est lui qui a raté le tir au but qui a sorti son équipe de la dernière CAN à domicile. Il veut donc se racheter à tout prix. Il y avait bien Bruno Ecuele Manga, le stoppeur intraitable de Lorient, qui semble perdre la raison avec son hypothétique transfert. Mais Gourcuff a décidé de le garder au frais dans le Morbihan. Pas de noms extrêmement connus au casting donc, mais une idée de scénario bien sympa. C'est ce qu'on attend du cinéma, l'été, non ?