Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa «Les services algériens de lutte contre le terrorisme ont coopéré avec les Etats-Unis et d'autres gouvernements étrangers afin de prévenir des attaques terroristes contre les étrangers.»Ce constat émane de Daniel Benjamin, coordinateur de la lutte contre le terrorisme auprès du département d'Etat, qui a présenté le rapport mondial 2011 sur le terrorisme. Ledit rapport établit qu'Aqmi «demeure une menace de sécurité importante, principalement dans les régions montagneuses à l'est d'Alger et dans les vastes régions désertiques du Sud, proches des pays frontaliers du sud algérien», en l'occurrence le Mali, la Mauritanie et le Niger. Le rapport du département d'Etat souligne par ailleurs qu'Aqmi «cible particulièrement les forces de sécurité algériennes», avec en prime la multitude de blessures infligées à des civils, dont certains sont tués de manière indirecte. En revanche, le département d'Etat précise que les forces de sécurité algériennes ont réussi à isoler cette organisation terroriste dans le nord du pays. Ce qui a permis la diminution du nombre d'attaques réussies de cette nébuleuse. Le document du bureau de M. Benjamin, a noté que les enlèvements d'Occidentaux par Aqmi «se sont poursuivis durant l'année dernière. La détention des otages n'a pour but que l'extorsion de fonds sous couvert de paiement de rançons». Le rapport indique par ailleurs que les responsables algériens «affirment l'existence de liens entre Aqmi et d'autres groupes terroristes africains», à l'instar de Al-Shabab en Somalie et Boko Haram au Nigeria. D'autres liens sont établis par les autorités algériennes entre la nébuleuse Aqmi et les narcotrafiquants dans la région du Sahel. D'autre part, le rapport a noté que les forces de sécurité, notamment la Gendarmerie nationale, «ont mené des opérations de balayage périodiques dans la région de Kabylie afin de mettre la main sur les membres d'Aqmi». D'ailleurs, un certain nombre d'entre eux ont soit été abattus, soit arrêtés. Plus que tout, le bureau du contre-terrorisme du département d'Etat a mis en exergue dans ce rapport la coopération des services algériens contre le terrorisme avec notamment les Etats-Unis, mais aussi avec d'autres gouvernements étrangers pour prévenir des attaques terroristes contre les étrangers. «L'Algérie a continué à participer aux programmes d'assistance antiterroriste du département d'Etat, tandis que des plans ont été établis pour étendre la coopération algero-américaine existante dans le renforcement des capacités en matière d'investigations judiciaires et de sécurité des frontières», note encore le rapport. Sur un autre plan, relatif celui-ci à la lutte contre le financement du terrorisme, le rapport a rappelé que l'Algérie est membre du Groupe d'action financière pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (Gafimoan) et membre observateur du groupe d'action financière (Gafi), dont elle a fait siennes les 40 recommandations et les 9 recommandations spéciales. Le rapport souligne que même si l'Algérie ne s'est pas dotée de textes juridiques spécifiques pour geler les avoirs des terroristes, il n'en demeure pas moins que la ratification des conventions internationales auxquelles elle a souscrit lui donnait le pouvoir de procéder aux gels. Il va de soi que le rapport du département d'Etat s'est basé sur les différentes positions de l'Algérie sur la question et son expérience en matière de lutte antiterroriste, acquise au prix fort, sur laquelle beaucoup d'Etats s'appuient présentement pour tenter d'endiguer le phénomène et d'en venir à bout. Il souligne d'ailleurs qu'en matière de coopération régionale et internationale, l'Algérie est membre fondateur du Forum mondial contre le terrorisme (Gctf) lancé en septembre 2011 à New York, c'est-à-dire après les attentats qui ont ciblé les Twin Towers. Toujours en matière de coopération, le rapport démontre que l'Algérie a de tout temps fait montre de sa disponibilité en la matière. En témoignent les «différentes réunions des pays du champ ainsi que les visites effectuées en Algérie par les officiels de cette région pour discuter des questions sécuritaires et économiques». Tout comme notre pays a mené des consultations «périodiques sur le contre-terrorisme avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas, à travers des groupes de contacts bilatéraux».