Le rapport mondial 2011 sur le terrorisme présenté, mardi dernier, par le coordonnateur de lutte contre le terrorisme auprès du département d'Etat, M. Daniel Benjamin, stipule qu'AQMI demeure une menace de sécurité importante, principalement dans les régions montagneuses à l'est d'Alger et dans les vastes régions désertiques, proches des pays frontaliers du sud algérien : le Mali, la Mauritanie et le Niger. Le département de Hillary Clinton note cependant que les forces de sécurité algériennes ont isolé AQMI dans le nord du pays et ont permis de diminuer le nombre des attaques terroristes réussies de ce groupe, soulignant toutefois que cette organisation terroriste cible principalement les forces de sécurité algériennes, ou encore des civils qui ont été blessés ou tués indirectement. Le rapport poursuit que AQMI a continué à exécuter des attaques suicide, ainsi que des attaques à l'aide d'engins explosifs à distance et les embuscades dans les zones rurales à l'extérieur d'Alger. Le document cite l'enlèvement d'occidentaux dans les régions éloignées qui s'est poursuivi durant l'année 2011 par AQMI qui détient les otages dans le but de recevoir des paiements de rançons lucratifs. Le département d'Etat précise que les responsables algériens affirment l'existence de liens entre AQMI et d'autres groupes terroristes africains comme Al-Shabab en Somalie et Boko Haram Nigeria, et citent, également, des liens criminels entre AQMI et les narcotrafiquants dans le Sahel. Le Bureau de contre-terrorisme de Daniel Benjamin établit dans son rapport, une liste des principales opérations terroristes menées par AQMI durant l'année 2011 ainsi que les opérations d'enlèvement d'occidentaux. En outre, le département d'Etat signale, que des tentatives répétées du groupe AQMI d'acheminer des armes de la Libye vers le nord du Mali et le sud de l'Algérie ont été partiellement contrecarrées par les opérations de sécurisation des frontières entre l'Algérie et le Niger. Il précise sur ce point, que l'Algérie a fermé sa frontière avec la Libye en septembre dernier et elle a envoyé des milliers d'éléments des forces de sécurité pour sécuriser cette frontière et empêcher la contrebande des armes. Par ailleurs, le rapport note que les forces de sécurité algériennes, principalement la Gendarmerie nationale, ont mené des opérations de balayage périodiques dans la région de la Kabylie afin de mettre la main sur les membres d'AQMI. Le département d'Etat rapporte également que les services algériens de lutte contre le terrorisme ont coopéré avec les Etats-Unis et d'autres gouvernements étrangers afin de prévenir des attaques terroristes contre les étrangers. L'Algérie a continué à participer aux programmes d'assistance antiterroriste du département d'Etat, tandis que des plans ont été établis pour étendre la coopération (algéro-américaine) existante dans le renforcement des capacités en matière d'investigations judiciaires et de sécurité des frontières. Abordant la lutte contre le financement du terrorisme, le département d'Etat rappelle que l'Algérie est membre du Groupe d'action financière pour la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (GAFIMOAN), ainsi que du Groupe d'action financière (GAFI) dont elle avait accueilli l'une des sessions plénières en 2011. Sur ce point, le rapport indique que le gouvernement algérien a révisé sa loi de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement antiterroriste de 2005 pour apporter les modifications nécessaires et se conformer aux recommandations du GAFI. Plus encore, l'Algérie a examiné les lacunes de sa cellule de renseignement financier et s'emploie à améliorer les capacités analytiques et les ressources de cet organe, selon le document. Le département d'Etat souligne que si elle ne s'est pas dotée de législation spécifique pour geler les avoirs des terroristes, l'Algérie maintient que sa ratification des conventions internationales sur le financement du terrorisme lui donne le pouvoir de le faire. Dans le chapitre relatif à la coopération régionale et internationale, le département d'Etat rappelle aussi que l'Algérie est un membre fondateur du Forum mondial contre le terrorisme, lancé en septembre 2011 à New York. Dans ce cadre, indique-t-il, l'Algérie a coprésidé et organisé, en novembre, la première réunion du Groupe de travail du Sahel du GCTF avec la participation de responsables des ministères des Affaires étrangères de 30 pays ainsi que d'organisations internationales pour discuter notamment des questions du contrôle des frontières et de lutte contre le financement du terrorisme. Il évoque également les différentes réunions des pays du champ ainsi que les visites effectuées en Algérie par les officiels de cette région pour discuter des questions sécuritaires et économiques. Le document rappelle, en outre, que l'Algérie a mené des consultations périodiques sur le contre-terrorisme avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas à travers des groupes de contact bilatéraux. Concernant la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent, le rapport américain cite les différents efforts de sensibilisation (médias, mosquées...) menés par le gouvernement algérien pour endiguer ces phénomènes violents. Dans son analyse de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le département d'Etat observe que cette zone reste l'une des plus actives en termes d'activité terroriste en 2011. De nombreux pays de la région ont connu une instabilité accrue à la suite des événements politiques en 2011, et certains terroristes ont tenté d'exploiter cette situation préoccupante", conclut le rapport.